Après des mois de travaux de la Convention citoyenne pour le climat, arrive l'heure du bilan : ses 150 membres se pencheront ce week-end sur les réponses faites par le gouvernement à leurs propositions et les suites à tirer de cette expérience inédite. Si l'exécutif se targue de traduire la quasi-totalité des propositions de la convention, écologistes, ONG et diverses instances pointent des mesures revues à la baisse dans le projet de loi climat. Invitée d'Europe 1 vendredi, la ministre de l'Ecologie Barbara Pompili balaye ces critiques. "Le projet de loi climat est lancé et c'est un beau projet. La Convention citoyenne laissera un impact démocratique et écologique considérable."
Le Haut Conseil pour le climat regrette la "portée réduite" du texte
Le projet de loi Climat et résilience sera bientôt discuté à l'Assemblée nationale. "Les députés vont porter un certain nombre de mesures pour affiner des éléments et enrichir le texte", considère Barbara Pompili, qui voudrait écarter toute baisse d'ambition des parlementaires. "En tant que gouvernement, j’aurai un avis défavorable à tous les amendements qui seraient un recul par rapport à l’ambition du texte", prévient-elle.
Mais du côté du Haut Conseil pour le climat (HCC), on regrette la "portée réduite" du projet de loi plus qu'on ne redoute le recul des parlementaires. L'instance les a d'ailleurs appelés à "rectifier le tir".
Les citoyens laisseront une "empreinte", se réjouit Pompili
"Le Haut Conseil se concentre sur le texte lui-même. Or on ne peut pas juger l'ambition du gouvernement sans regarder l'ensemble de son travail", déplore la ministre, évoquant "tout le travail qui a été fait depuis le début du quinquennat". "On a fait une loi sur les mobilités, sur l'économie circulaire, on va interdire les centrales à charbon...", énumère-t-elle. Pour la ministre, "ne tenir compte que de la loi n'a aucun sens". "C'est un ensemble d'éléments qui vont nous permettre d'atteindre nos objectifs pour 2030."
De leur côté, des citoyens avaient déjà fait part de leur désappointement. "Demander l'avis de citoyens sur le climat, en tenir vaguement compte et se satisfaire de ça, c'est décevant", avait résumé l'un d'eux. En face, la ministre se réjouit de l''empreinte" que laisseront les membres de la Convention et conclut : "Qu'ils ne laissent personne dévaloriser cet énorme travail."