Des coups de klaxons, des applaudissements, des cris : alors que la préfecture de police de Paris a interdit les "convois de la liberté", les manifestants ne se démobilisent pas. Au nord de Toulouse, aucun des participants à ce convoi n'est vraiment étonné par cette décision. "Une fois de plus, on bafoue notre Constitution", souffle Christian, l'un d'entre eux, toujours aussi déterminé. "Il n'y a aucune raison que l'on m'empêche de circuler. Normalement, on doit passer par Paris (pour rejoindre Bruxelles, NDLR), pourquoi on en serait interdit ?", fustige le convoyeur au micro d'Europe 1.
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La traversée de Paris, un objectif secondaire
"On est déterminés, parce que là-bas (à Paris), il y a Manu qui m'attend", enchaîne Aimée, un autre participant, qui fait référence à la phrase "qu'ils viennent me chercher" prononcée par le président Emmanuel Macron en juillet 2018 lors de l'affaire Benalla.
Les organisateurs de ce convoi confient toutefois à Europe 1 que la traversée de la capitale n'est pas forcément un objectif. Si certains le souhaitent, la plupart préféreraient se rapprocher le plus possible de Paris et faire étape en périphérie. Pour Jean, cette interdiction révèle que l'État a peur. "Là-haut, ils balisent", lance-t-il. "Ils se disent qu'ils ne savent pas à combien on arrive", poursuit le convoyeur, "il faut garder le suspense et moi, je veux être là pour le vivre."
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Au moins une bonne centaine de véhicules mobilisés à Toulouse
Néanmoins, Jean ne tient pas coûte que coûte à passer par la capitale. "Qu'est-ce que je veux me faire c**** à Paris ?", assure-t-il au micro d'Europe 1, avant de préciser ses intentions : "On va contourner Paris. Je monte à Bruxelles, je descendrais de là-haut quand quelque chose aura bougé." Les autorités belges ont d'ailleurs annoncé à midi qu'elles interdiraient également l'arrivée du convoi à Bruxelles.
Certains convoyeurs sont déjà partis, mais il est très difficile d'évaluer combien précisément. Une bonne centaine de véhicules sont au moins mobilisés. D'autres participants sont encore sur place, notamment un bus spécialement affrété pour l'occasion. Tout cela manque quelque peu de coordination, mais les convoyeurs se sont donné rendez-vous à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, puis Cahors dans le Lot, et ils passeront la nuit à Limoges, en Haute-Vienne. Au nord de Toulouse, il reste environ 200 personnes qui soutiennent le convoi, mais qui n'en prendront pas le départ.