Les pays asiatiques s'y sont mis et ce sera bientôt au tour de l'Europe d'adopter ces applications numériques permettant de repérer les déplacements des personnes malades du coronavirus. Un moyen pour les autorités de sortir du déconfinement sans risquer un rebond de l'épidémie. Mais ces technologies suscitent de l'inquiétude en France car les libertés individuelles pourraient être amputées. Quel "traçage" numérique à la française pourrait être acceptable ?
Même si le sujet est récurrent dans le débat actuel, l'hexagone est encore loin de l'hyper contrôle coréen qui a, par exemple, mis en place un contrôle à domicile et des alertes sonores à distance. En France, ce "tracking" ou "traçage" numérique pourrait prendre la forme d'une application à télécharger sur notre téléphone portable et qui ne comporterait aucun élément d'identification, c'est-à-dire ni nom, ni d'adresse et qui n'indiquerait pas non plus nos déplacements.
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Or sans GPS ni géolocalisation, impossible de savoir si les Français bougent ni où, contrairement au système prôné par le MIT aux Etats-Unis qui permettrait d'identifier les zones à risques si plusieurs personnes infectées devaient se regrouper.
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La nécessité du consentement éclairé de chacun
Ainsi, les seules informations qu'une personne infectée pourrait donner grâce au système bluetooth de son téléphone en France, seraient ses interactions : qui a-t-elle croisé de près et dans les 14 jours qui ont précédé sa contamination ? Et les personnes concernées, bien que l'on ne connaisse pas leur identité, pourraient donc être averties via leur téléphone et se confiner à leur tour pendant 14 jours.
Deux conditions subsistent toutefois. Pour la CNIL et le comité d'éthique numérique qui a publié un avis mardi, tout cela ne pourrait se faire sans le consentement éclairé de chacun et surtout que le gouvernement fixe dès le départ la durée du traçage numérique. Une période qui doit être impérativement provisoire.