La deuxième vague est "massive, meurtrière et met à rude épreuve les soignants et notre système de santé tout entier". Voilà comment le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a décrit mardi soir la situation sanitaire française. S'il a également indiqué que "les efforts commencent à porter leurs fruits", les chiffres de l'épidémie attestent de l'ampleur de la circulation du coronavirus sur l'Hexagone : 45.522 nouveaux cas détectés et 1.219 nouveaux décès en 24 heures, pour un total de 46.273 morts. Mais dans cette nouvelle géographie de l'épidémie il y a une exception : Paris.
Paris, le 14e département où il y a le moins de cas
Fortement touchée lors de la première vague, la capitale est actuellement le 14ème département où il y a le moins de cas. Une position qui étonne tous les spécialistes, a fortiori lorsque l'on sait que Paris est l’une des villes les plus denses au monde et que le Covid-19 circule particulièrement bien dans les grandes métropoles.
Et pourtant, alors que les zones très touchées au printemps comme la Belgique ou la Lombardie sont à nouveaux submergées par le virus, à Paris le taux d’incidence est presque deux fois inférieur par rapport au niveau national français (700 à 800 cas par jour pour 2 millions d'habitants).
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Le succès de Covisan
Une exception qui s'expliquerait en partie par la réussite du dispositif Covisan, selon Renaud Piarroux, épidémiologiste à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. "On a pris en charge plus de 40.000 patients suspectés d'avoir le Covid ou contacts de cas positifs et on a essayé de faire du contact tracing au mieux pour faciliter l'isolement et le respect des mesures barrières", explique le médecin.
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Avec Covisan, les personnes obtiennent un rendez-vous, viennent se faire tester, ont des résultats très rapides et surtout, les conseils donnés sont personnalisés. Du sur-mesure pour aider chaque malade à ne pas contaminer son entourage, voilà peut-être l’une des clés du succès parisien. Cette méthode, qui a permis d’éradiquer le choléra en Haïti, inspire même d’autres régions : après la Guyane en juillet dernier, Marseille vient de s’y mettre en début de semaine.