Au coeur de la foi chrétienne, les fêtes de Pâques se dérouleront cette année encore dans un contexte particulier, avec la troisième vague de l'épidémie de coronavirus qui continue de frapper la France. Si les cérémonies ont cette fois pu être maintenues, quelques ajustements doivent être apportés, pour respecter les mesures en vigueur censées permettre de freiner la circulation du virus.
Ainsi, pour le vendredi saint des catholiques, les traditionnels chemins de croix ont dû être aménagés. Ils seront plutôt statiques et à l’intérieur des églises, les fidèles assis, et le prêtre se déplaçant portant la croix. "D'habitude, on invite les gens à se déplacer sur les quatorze stations, des tableaux répartis tout autour de l'église", explique le prêtre Nicolas Rosset, de l'église de Châtillon, en région parisienne. Mais cette année, "pour garder les distances, je leur dirai qu'ils restent à peu près à leur place, qu'ils ne bougent pas trop".
L'heure de la veillée pascale modifiée
L'autre changement concerne, la veillée pascale, le samedi soir, qui tombe en plein couvre-feu. "La fête de Pâques est habituellement dans la nuit de samedi à dimanche et le dimanche matin", rappelle à Europe 1 le père Hugues de Woillemont, de la Conférence des évêques de France. "Là, évidemment, avec le couvre-feu, cette messe de la nuit de Pâques pourra être célébrée soit dans l'après-midi du samedi, soit très tôt le dimanche matin, à 6h30 dans beaucoup de paroisses, et puis il y a aussi la messe de Pâques qui sera en fin de matinée".
La messe de Pâques pourra elle se tenir dans le strict respect du protocole sanitaire : une place sur trois occupée, et un banc sur deux laissé libre. Mieux vaudra donc arriver tôt pour être sûr d’avoir une place, d’autant que 3.600 adultes seront baptisés dimanche dans toute la France. L’Église compte d'ailleurs sur eux pour ne pas inviter trop de monde à l’issue des célébrations.
"On avait peur d'avoir un confinement total"
En attendant, dans les paroisses, si on aurait bien évidemment préféré des célébrations dans des conditions normales, le fait de pouvoir tout de même se réunir est un soulagement. "On avait peur d'avoir un confinement total comme en mars dernier. Là, non. C'est top !", confie à Europe 1 une paroissienne de Châtillon.
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"C'est pas le même sentiment de voir à la télé et d'être présent à la messe", assure une autre, quand un fidèle rappelle que "même si on est masqués, distanciés, on se voit, on se rencontre". Et de conclure : "On n'est pas chrétiens tout seul".