L'Oise reste le département le plus touché par l’épidémie de coronavirus. Plus d'une centaine de cas y ont été dénombrés, et neuf communes restent confinées. Certains habitants sont très inquiets notamment les personnes âgées, plus vulnérables. L'inquiétude les pousse même parfois à refuser les visites de leurs aides à domicile. Ces sociétés voient d'ailleurs leur activité chuter ces derniers jours.
Annulations en série
En ce moment, quand le téléphone sonne dans l’agence d’aide à domicile d’Ingrid, à Senlis, il s’agit pour la plupart du temps d’annulations. Elle en enregistre en moyenne dix par jour depuis le début de la semaine. "Les usagers nous disent clairement qu’ils ont peur du coronavirus", confie-t-elle. "Ils m’ont demandé s’ils allaient être confrontés à des intervenants de Creil (la base militaire a été suspectée d’être à l’origine des cas dans l’Oise, ndlr) ou de Crépy-en-Valois (où un décès a été enregistré mercredi, ndlr). On essaye de les rassurer en leur disant que l’on fait attention, que l’on se lave les mains, que l’on respecte les règles d’hygiène".
Mais cela n’empêche pas la psychose, qui gagne aussi les plus jeunes, comme cette femme de 47 ans qui sort d’une hospitalisation : "Je dois faire très attention à l’hygiène. À la maison, c’est drastique !”, explique-t-elle.
"On a l’impression qu’il y a la peste"
La situation est pire encore pour la société d’aide à domicile que dirige Eddie, située à Crépy-en-Valois, l'épicentre de l’épidémie dans l’Oise. Ce chef d’entreprise enregistre une baisse de 10% de son activité. "On ne comprend pas. On a l’impression que c’est Tchernobyl ou qu’il y a la peste", s’agace-t-il. "Il faut continuer à vivre. Prendre les précautions adéquates et relativiser un peu", explique-t-il, en rappelant le nombre de morts de la grippe saisonnière depuis le début de l’hiver, soit 72, contre 7 pour le coronavirus.
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