Les agents de la force publique vont devenir beaucoup plus stricts avec les verbalisations pour les personnes ne respectant pas les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus. Mais se posent plusieurs problèmes, notamment pour les SDF. Plusieurs sans-abri ont en effet été verbalisés à Lyon depuis mardi, premier jour du confinement. Quatre ou cinq cas sont remontés jusqu'au Samu social de Lyon.
"C'est inacceptable ! Intolérable !"
"On a eu plusieurs remontées, via le 115, de personnes qui appelaient en expliquant qu'elles avaient été verbalisées", constate Maud Bigot, responsable du Samu social de Lyon, au micro d'Europe 1. "Hier, un monsieur au téléphone m'a expliqué que la police était venue le voir et lui avait dit 'circulez ou je vous mets une amende. Trouvez-vous une solution'. Le soir, on a à nouveau été interpellés par une personne à qui la police avait dit qu'elle devait avoir une attestation pour circuler. Du coup, la personne n'osait pas aller manger", relate-t-elle. "La pression monte et les gens commencent à être terrorisés", s'inquiète la responsable du Samu social de Lyon.
Evidemment, ces verbalisations de SDF choquent particulièrement. Surtout quand on sait que les centres d'hébergement pour SDF ont fermé leurs portes depuis mardi. Les sans-abri n'ont clairement pas d'autre solution pour l'instant que de rester dans la rue. Au Samu social, la colère monte. "C'est inacceptable ! Intolérable ! Je manque même de mots pour qualifier ça", s'insurge Maud Bigot.
Le préfet du Rhône s'engage à ce que les amendes soient annulées
"Les personnes sans-abri sont confinées dehors. C'est un drame qui se profile ! Il est sous nos yeux, sous nos fenêtres", prévient-elle. "On a collectivement autre chose à faire que de les menacer d'être verbalisées quand elles sont en danger !"
Le préfet du Rhône a publié jeudi un communiqué pour affirmer qu'il n'avait donné aucune consigne en ce sens et qu'une enquête allait être ouverte pour faire la lumière sur ce qui s'était passé. En tout cas, les amendes, si elles ont bien été données, seront annulées, voilà l'engagement qu'il a pris. Les services sociaux, quant à eux, se sont mis en lien avec le ministère du Logement et un projet de réquisition d'hôtels pour sans-abri est actuellement en cours.