Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, avait appelé la semaine dernière "ceux qui n'ont plus d'activité" à rejoindre "la grande armée de l'agriculture". Ni une ni deux, le Préfet de Seine-et-Marne s'est exécuté. Lundi soir, c'est via Twitter que Thierry Coudert a appelé les réfugiés "en renfort" des agriculteurs de son département, qui se retrouvent notamment en manque de main d'oeuvre à cause du confinement anti-coronavirus.
Des réfugiés volontaires
"Mobiliser les réfugiés." Derrière cette injonction au ton militaire, c'est bel et bien des contrats de travail que le Préfet propose aux réfugiés volontaires pour venir en main aux maraîchers de son département qui "peinent à recruter alors que se profile dans quelques jours le ramassage des fruits et légumes en terre (notamment des fraises et des asperges)". Deux conditions sont nécessaires pour pouvoir participer à cette opération : avoir ses papiers en règle et être volontaire.
#coronavirus#agriculture
— Préfet de Seine-et-Marne (@Prefet77) March 30, 2020
Les réfugiés en renfort !
Face aux difficultés de recrutement rencontrées par la profession agricole et pour répondre aux besoins en main-d'œuvre exprimés, le Préfet de #SeineEtMarne mobilise les réfugiés.
➡️https://t.co/lmdoKvSglLpic.twitter.com/osMS7dWGqk
C'est le cas de Zabiullah, qui n'a pas hésité une seconde. "Quand je suis arrivé ici, je n'avais rien. Le gouvernement français m'a aidé et maintenant j'ai des papiers, et je peux vivre en France. Donc c'est à mon tour d'aider. Je veux travailler, pour rendre la pareille", affirme au micro d'Europe 1 ce réfugié venu d'Afghanistan.
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Des CDD rémunérés au SMIC
Au total, ce sont 56 réfugiés qui seront embauchés en CDD, comme les saisonniers habituels, et rémunérés à hauteur du SMIC. Les associations de soutien aux réfugiés, elles, n'y voient que du positif : "Certains étaient en attente d'une activité professionnelle, ou dans des démarches pour travailler leur insertion lorsque tout s'est arrêté [à cause du confinement]", rappelle Delphine Leclerc, coordinatrice d'un centre d'hébergement près de Melun. "Avoir cette opportunité est donc un plus."
Pour Zabiullah, ce sera même un rappel des récoltes de "carottes et de tomates" qu'il faisait plus jeune avec son grand-père, près de Kaboul. Même si, en Seine-et-Marne, il va falloir encore patienter quelques semaines avant que cela ne commence véritablement.