Les portes du Louvre sont restées fermées dimanche. Inquiet de l'épidémie de coronavirus, le personnel du musée le plus visité au monde a voté un droit de retrait, à la "quasi unanimité" des quelque 300 salariés présents selon la CGT. Alors que l'établissement n'est pas visé par l'arrêté préfectoral en vigueur concernant les mesures d'interdiction de rassemblement dans les lieux confinés, l'épidémiologiste William Dab, ancien directeur général de la Santé, regrette sur Europe 1 cette décision du personnel. Selon lui, "le droit de retrait n'a pas été prévu pour gérer ce type de situation et n'est pas la bonne réponse à l'épidémie".
"Il faut garder du bon sens"
"La situation qu'on connaît n'est pas un cas d'application du droit de retrait", assure William Dab, selon qui le droit de retrait est "un droit très important du droit du travail, de protection de la santé, mais qui ne s'applique pas dans le cas présent". "À ce moment là, les enseignants pourraient faire de même, les chauffeurs de bus également, les vendeurs dans les grands magasins, etc", ajoute-t-il. "Autrement dit, parce qu'on est en menace épidémique, tout le pays s'arrête, avec des conséquences économiques qui ne seront pas sans conséquences sur la santé".
"Il faut garder du bon sens", insiste William Dab, martelant que "le droit de retrait n'a pas été prévu pour gérer ce type de situation, et n'est pas la bonne réponse". La bonne réponse, poursuit-il, "est d'appliquer les mesures d'hygiène". "Se retirer de quoi ?", insiste-t-il encore, revenant sur la fermeture du Louvre. "Ne plus prendre le métro, le train ? Arrêter toute vie ? ce n'est pas la bonne manière de gérer cette épidémie".