La crise sanitaire due au Covid-19 a amplifié le niveau de stress au travail qui reste "élevé". Ce sont les chiffres du baromètre Cegos 2020 sur le climat social en entreprise s'appuyant sur une enquête réalisée en juillet, avant le deuxième confinement, auprès de 1.520 personnes issues d'organisations de plus de 100 salariés, et présentée mardi. Ce stress, qui "reste à un niveau élevé" et "perdure", semble plus "structurel" que "conjoncturel", la crise sanitaire "n'ayant qu'amplifié et accéléré" des tendances déjà à l'oeuvre, soulignent les auteurs.
Le stress en entreprise en augmentation
Selon cette enquête bi-annuelle, 48% des collaborateurs (salariés et managers) interrogés estiment que la première vague de la crise a amplifié leur niveau de stress, un constat partagé par 56% de leurs directions des ressources humaines. Pour 66% des collaborateurs, ce niveau de stress a un impact négatif sur leur santé. C'est un chiffre en augmentation de 10 points de pourcentage par rapport à 2018 chez les salariés. Les femmes se disent plus stressées (53%) que les hommes (41%) : elles ont souvent dû assumer une charge mentale – déjà forte - supplémentaire.
Phénomène préoccupant et constant depuis plusieurs années: "les problèmes psychologiques graves (tels que le burn-out ou la dépression), diagnostiqués par les médecins, touchent encore près du quart des collaborateurs (23% chez les salariés, 27% chez les managers)", soulignent les auteurs de l'enquête du groupe Cegos, leader international de la formation professionnelle.
Un stress multifactoriel
Ce stress, renforcé par la crise sanitaire avec la perte de repères, l'isolement et la peur de perdre son travail, est aussi "multifactoriel": anxiété personnelle face à l'épidémie, confinement souvent en familles regroupées qu'il fallait gérer en même temps que le travail, maîtrise plus ou moins bonne des outils et des modalités distancielles, impossibilité de se ressourcer avec les collègues, souligne l'enquête.
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Après l'effort fourni par les entreprises pour s'adapter aux nouvelles modalités de travail imposées par le premier confinement, les DRH vont devoir prendre le sujet des risques psychosociaux à bras le corps, ajoutent-ils. La quasi-totalité des managers (98%) se disent attentifs au bien-être au travail de leurs équipes, mais les actions de prévention des risques psychosociaux (RPS) ne sont pas encore massivement déployées. Seuls 53% d'entre eux ont été formés à détecter les signes de RPS et 59% disent que leur entreprise a mis en place des actions concrètes.