Le vaccin contre le coronavirus a beau être essentiel, il ne débouchera pas pour autant sur un retour à une vie normale rapide pour les personnes fragiles. Si la campagne de vaccination accélère grandement en France, et notamment dans les Ehpad, il faut tout de même "continuer à protéger" les résidents de ces établissements et "faire en sorte que la mortalité ne les touche pas", estime Gaël Durel. Invité d'Europe 1 dimanche à la mi-journée, gériatre et président de l’Association nationale des médecins coordonnateurs en Ehpad et du secteur médico-social (MCOOR) ne fait pas rimer vaccination et fin de l'isolement pour les plus fragiles. Loin de là. "Le bénéfice de la vaccination doit demander encore quelques semaines au sein des Ehpad."
Confinés faute d'immunité collective
Car si les vaccins mis au point par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna "protègent des formes graves dans 95% cas", les études menées par ces derniers ne livrent pas "suffisamment d'éléments" pour garantir "une absence de contamination" après l'injection. De plus, "tant qu'on aura pas de certitude de la présence d'une immunité collective (70% de vaccinés chez les résidents, le personnel soignant et les familles) [...] nous serons obligés de les protéger pour leur bien-être."
>> LIRE AUSSI -Coronavirus : à quoi va ressembler la stratégie vaccinale dans les prochaines semaines ?
Le maintien des "activités sociales"
Mais cette protection ne signifie pas pour autant un isolement total, le premier confinement en ayant montré les dégâts psychologiques. Dès lors, il faut maintenir le statu quo "en étant extrêmement attentif à ce que les effets du confinement soient compensés par toutes les activités sociales". Concrètement, il faut notamment permettre aux plus fragiles de "continuer à voir leur famille au sein des Ehpad". Même vacciné, il faudra donc encore faire preuve d'un peu de patience avant de retrouver une vie normale.