Roselyne Bachelot n'a pas mâché ses mots contre les médecins, mercredi lors de son audition devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise du coronavirus. L'ancienne ministre de la Santé a fustigé l'absence de stocks de masques et de blouses dans les cabinets médicaux, avant la pandémie. Elle a également critiqué "ce pays infantilisé", demandant s'il faut "attendre que le le préfet ou le directeur de l’ARS viennent avec une petite charrette pour apporter des masques". Cette séquence, filmée et tweetée par LCP (La chaîne parlementaire), a été abondamment partagée et commentée sur les réseaux sociaux.
"Des médecins qui n'ont pas de masques, qui ne se constituent pas un stock"
Roselyne Bachelot a évoqué les stocks de matériels médicaux avant le début de la pandémie, et non pas durant la crise. "J’ai entendu un représentant d’un syndicat de médecins dirent ‘nous n’avons pas de masques dans nos cabinet’. Mais enfin des médecins qui n’ont pas de masques, qui ne se constituent pas un stock, ni de blouses dans leurs cabinets… Pourquoi les médecins ne portent-ils plus de blouses ? Dans le pays de Pasteur, c’est quoi cette médecine ?", a-t-elle demandé.
"Qu'est-ce que c'est que ce pays infantilisé ? Il faut se prendre en main ! On attend que le préfet apporte des masques avec une petite charrette ?"
— LCP (@LCP) July 1, 2020
> @R_Bachelot tonne contre l'inaction de certains élus locaux ou des médecins qui se plaignent d'être sous-équipés.#DirectANpic.twitter.com/D5dkV78Ssn
"Pourquoi n’a-t-on pas des blouses ? Cela n’existe-plus ? On attend que le préfet ou le directeur de l’ARS viennent avec une petite charrette pour apporter des masques ? C’est quoi ce pays infantilisé ? Il faut se prendre en mains dans ce pays, c’est ça la leçon qu’il faut tirer. Tant qu’on attendra tout du seigneur du Château, on est mal", a-t-elle poursuivi. Roselyne Bachelot avait été très critiquée en 2009, lors de la pandémie de grippe H1N1, pour avoir commandé un grand nombre de vaccins (94 millions de doses, dont seulement 6 utilisées) face à une épidémie finalement moins grave que redoutée.
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"Se constituer un stock pour un mois de pandémie n'est pas compliqué"
Eric Ciotti a ensuite pris la parole, estimant que Roselyne Bachelot s'était montrée "sévère avec les médecins". "Ils se sont trouvés dans une situation de pénurie où ils ne pouvaient plus acquérir ces produits de protection", a jugé le député LR. "Je ne parle pas de la protection au moment de la crise pandémique, il est trop tard", a approuvé l'ancienne ministre.
- @ECiotti : "Je vous ai trouvé un peu sévère sur les médecins. (...) Il y avait une situation de pénurie"
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- @R_Bachelot : "Évidemment il est trop tard au moment de la crise. (...) Mais les masques, c'est un tout petit investissement pour un cabinet médical"#DirectAN#COVID19pic.twitter.com/e65NvN4PW5
"Mais se constituer un stock de protection pour un mois de pandémie n’est pas compliqué, c’est un tout petit investissement au niveau d’un cabinet médical. Évidemment que si on essaie de se procurer des masques au moment de la pandémie il n’y en a nulle part, vous avez raison Eric Ciotti. Il faut qu’un certain nombre d’institutions, dont des médecins, aient dans leurs cabinets médicaux un stock de précaution avec des masques et des blouses", a-t-elle conclu.