Alors que la France fait face à une pénurie de masque en pleine épidémie de coronavirus, certains profitent de la situation pour se lancer dans un trafic lucratif. Une pharmacienne niçoise de 71 ans va être jugée jeudi après-midi pour n'avoir pas respecté les directives de l'Etat, d'après lesquels les masques ne doivent être délivrés que sous prescription médicale. Elle les vendait à des particuliers, 4,50 euros l’unité, et refusait de les délivrer à des professionnels de santé.
"Ce sont des clients qui ont signalé cette pratique. Le personnel de la pharmacie a confirmé que cela avait lieu à la demande de la patronne de l’établissement. Les perquisitions ont permis de saisir une centaine de masques encore en vente", raconte Xavier Bonhomme, procureur de la République à Nice. Dans l'officine, les policiers ont également saisi quelque 51 flacons de gel hydroalcoolique, fabriqué de manière artisanal, sans étiquette conforme.
Peine encourue : deux ans de prison et 300.000 euros d'amende
La pharmacienne a reconnu la vente de ces produits pour environ 200 euros par jour, avec une marge d’environ 45 euros. Elle a expliqué qu’elle n’avait pas connaissance des directives de l’Etat. Elle encourt deux ans de prison et 300.000 euros d’amende.
Un autre trafic de masque a été démantelé à Grasse, toujours dans les Alpes-Maritimes. Deux hommes ont été interpellés et doivent être déférés dans la journée au palais de justice de la ville, pour trafic de masques FFP2. Ces masques, les plus recherchés, manquent cruellement du côté des soignants. Les deux hommes, un jeune docteur en pharmacie de 28 ans et un restaurateur de 34 ans, auraient monté une combine à grande échelle, allant jusqu'à livrer les masques aux clients demandeurs.
200 masques ont été saisis au domicile du restaurateur. Interpellé mardi, il nie les faits, et assure les avoir achetés pour ses livreurs. Le jeune docteur en pharmacie aurait toutefois reconnu avoir obtenu ces masques par son réseau professionnel et les avoir revendu 10 euros pièce.
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