L'École à la maison, passage obligatoire pendant le confinement, a fait naître des vocations. 1:20
  • Copié
Lionel Gougelot, édité par Séverine Mermilliod
Le confinement a bouleversé nos habitudes mais a aussi vu naître des vocations : l'École à la maison est en vogue et certains parents s'improvisent profs. Illustration dans l'académie de Lille où des familles disent avoir eu un "déclic" avec les semaines d'isolement forcé pendant la première vague du coronavirus.
REPORTAGE

"Une centaine, c'est combien de dizaines ?" Ce jeudi, la petite Lucile suit son cours de mathématiques niveau CM2, mais depuis la rentrée, c'est sa maman, Émilie, qui fait la classe à la maison. "C'est vraiment le confinement qui lui a donné ce déclic", assure cette dernière. "C'est plus facile avec maman, c'est plus agréable !", confirme Lucile. Dans l'académie de Lille, dans laquelle elles s'inscrivent, 6.500 élèves ne sont pas retournés en classe. Il s'agit essentiellement d'enfants qui doivent rester à la maison pour cause de cas de Covid, mais il y a aussi des familles qui choisissent l'instruction à domicile.

"Moins de stress" mais des "comptes à rendre à l'académie"

Et la petite fille et la maman y trouvent un nouvel équilibre : "Beaucoup moins de stress, autant pour elle que pour moi. Pas besoin de courir, on prend le petit déjeuner tranquillement et commence à 9 heures. Il n'y a vraiment aucune pression et elle a gagné énormément d'autonomie", confie Émilie. "Je vais la laisser plus facilement manipuler les nombres ou les phrases et on sent qu'elle si plaît !"

Élodie, elle aussi, assure l'enseignement de son petit Isaac, âgé de 5 ans. "On a une certaine pression quand on fait l'instruction en famille parce qu'on doit forcément rendre des comptes à l'Académie. Tous les ans, ils vont venir nous inspecter et vérifier qu'il y une progression. Mais j'ai confiance parce que je sais qu'en suivant ce qu'il a envie, il apprendra plus facilement aussi".

Angoisse du virus

Mais il y a aussi l'angoisse du virus qui motive certaines familles. Marie Chardin anime une association pour l'instruction à la maison et elle reçoit chaque jour des appels de parents qui veulent franchir le pas, à force "de ne pas savoir trop comment ça se passe au niveau des protocoles à l'école, de ne pas forcément avoir confiance dans la façon dont ça se déroule... C'est peut-être une sorte d'auto confinement. Il y a une limitation des risques", constate-t-elle.

Pour ces enfants-là, l'École à la maison ne sera que temporaire, jusqu'à la fin de l'épidémie.