L'été se prépare maintenant et une question reste en suspens : les enfants vont-ils pouvoir partir en colonies de vacances ? C'est en réalité assez compliqué : techniquement, elles seront autorisées à partir du 22 juin, mais le protocole sanitaire face au coronavirus est tellement strict que les organisateurs s'interrogent sur la tenue des activités, comme l'a constaté Europe 1 en joignant des professionnels du secteur. Pour les séjours qui vont être organisés avec des enfants, il faut imaginer des jeux collectifs sans contact, des repas à distance et même des boums en dansant à un mètre les uns des autres. Le protocole dévoilé mardi par le ministère de l'Éducation nationale détaille toute une série de recommandations précises sur une dizaine de pages.
Des mesures "hypocrites" ?
Mais pour Frédéric Rolin, directeur de séjours artistiques, ces mesures sont difficilement applicables car, par exemple, le masque n'est pas obligatoire pour les encadrants sauf en présence des jeunes. "C'est méconnaître les colonies de vacances", déplore-t-il. "Soyons objectifs, un animateur est au contact des jeunes 18 heures sur 24 : à un moment, c'est un peu hypocrite. Dans l'expression 'colonies de vacances', il y a le mot vacances, ce n'est pas une colonie sanitaire ou un mode de garde."
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Pour la première fois en vingt ans, Frédéric Rolin a décidé d'annuler l'ensemble de ses séjours. L'association "Vitacolo" a, elle, choisi de limiter le nombre d'enfants par groupe, 12 participants au lieu de 25 d'habitude. Ce tiers d'inscriptions en moins cette année occasionnera un manque à gagner évident. "Si on fait une année blanche, on coule", explique la co-directrice de la structure, Charlotte Chastagnaret, pour justifier l'ouverture. "Il va y avoir besoin d'investir dans du matériel. On doit recruter davantage de personnels techniques, c'est bien plus compliqué au niveau financier."
Ces difficultés financières touchent aussi les encadrants. Par exemple, au sein du collectif de Frédéric Rolin, 15 des 24 structures annulent leurs séjours cet été. Ces 15 fermetures de colo représentent 5.000 animateurs au chômage technique.