Au cœur de nombreuses études en ce moment, le recours à l'hydroxychloroquine pour soigner les patients atteints du Covid-19 divise le corps médical. "Alors même que ça n'est pas autorisé en dehors de l'hôpital, le Plaquénil [non commercial de l'hydroxychloroquine] est pourtant largement prescrit, manifestement pour le Covid", s'inquiète Dominique Martin, directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mercredi sur Europe 1.
"Les ventes quotidiennes multipliées par deux"
Selon les données analysées par l'ANSM, "les ventes quotidienne" d'hydroxychloroquine "ont été multipliées par deux ces derniers jours", indique Dominique Martin. Pour lui, il n'existe pourtant "aucune preuve de son efficacité". "Son utilisation (...), en particulier en automédication, peut être dangereuse. C'est un médicament avec des effets secondaires importants qui chez certains patients fragiles peuvent entraîner des phénomènes cardiaques qui peuvent être graves", avertit-il.
L'ANSM a même déjà eu connaissance de "malaises" survenus à la suite de la consommation de ce médicament et de "troubles cardiaques". "Trois décès" sont également soupçonnés. "D'autres informations remontent et nous sommes en cours d'enquête pour savoir ce qu'il en est exactement", précise Dominique Martin.
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"Un risque de pénurie" à terme
Dominique Martin dit aussi craindre "à terme un risque de pénurie" qui pourrait priver "des malades du lupus et des polyarthrites rhumatoïdes de leur traitement habituel".
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"Nous espérons que le décret sur la Plaquénil qui dit que la Plaquénil ne peut être utilisé, à ce jour, qu'à l'hôpital, va fonctionner" pour limiter la consommation du médicament, conclut Dominique Martin.
Les ventes de Plaquénil pourraient ainsi ressembler à celles de paracétamol, déjà en forte baisses en raison des restrictions mises en place.