Le reflux épidémique du coronavirus continue en France et Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui estime que "l'épidémie est sous contrôle", se montre favorable à l'allègement du protocole sanitaire dans les écoles. Accélérer le déconfinement est-il bien responsable ? C'est ce qu'affirme l'épidémiologiste et médecin de santé publique Martin Blachier sur Europe 1 dimanche. "Il n'y a pas de raison d'attendre pour relâcher la pression sur les gens", déclare-t-il.
"Il faut lever les mesures trop contraignantes qui empêchent tout le monde de vivre"
"Il faut lever les mesures trop contraignantes qui empêchent tout le monde de vivre", appuie l'épidémiologiste. Si "plein de choses peuvent rouvrir", Martin Blachier considère qu'il "doit y avoir une ligne rouge à ne pas dépasser" c'est-à-dire "tous les grands événements dans les lieux confinés". "C'est trop dangereux. Ça peut relancer de manière trop brutale l'épidémie", estime-t-il.
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"En dehors des boîtes de nuit, des concerts, des salles de théâtre où il y aurait beaucoup de monde pendant très longtemps sans mesures barrières, on peut largement relâcher la pression mais en revanche il faut avoir un plan si le virus recircule largement en France y compris si on ne s'en rend pas compte", ajoute le médecin de santé publique.
"Il faut alléger le dispositif sanitaire dans les écoles"
Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, estime dans le Journal du dimanche, que les règles sanitaires pour les enfants à l'école pourraient être allégées d'ici fin juin. Il suggère que "même en continuant à respecter des règles un peu lourdes, on pourrait les simplifier en périscolaire d’ici la fin juin : pendant les repas, les récréations ou le sport".
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Martin Blachier considère lui aussi qu'il faut "alléger le dispositif sanitaire dans les écoles". "Il n'y a pas de débat à avoir parce que c'est une réalité de santé particulière : les enfants ne sont pas à risque et transmettent très très peu", affirme-t-il. Pour lui, la seule mesure à conserver est celle de "scanner tous les professeurs". "Ceux qui ont des problèmes de santé et seraient à risque de faire une maladie sévère s'ils étaient infectés" doivent peut-être être "laissés à l'écart du système jusqu'en septembre", estime-t-il.
Les populations vulnérables doivent continuer à faire attention
Les manifestations contre les violences policières qui ont eu lieu ces derniers jours en France n'inquiètent pas l'épidémiologiste. "Ce n'est pas ce genre d'événements qui ont été ciblés comme ayant lancé l'épidémie sur le début de la première vague", assure-t-il.
Pour Martin Blachier, il faut néanmoins que les populations âgées et/ou à risque continuent d'être prudentes. "Même si les restaurants rouvrent, je dirais aux gens qui ont plus de 70 ans, qui ont une maladie chronique ou qui s'identifient comme à risque, de faire attention et ne pas trop fréquenter ces lieux-là", prévient-il. "On peut voir ses petits-enfants, avoir des interactions ciblées. Mais ces gens là doivent éviter de fréquenter les grandes endroits assez peuplés pendant et après l'été."