La semaine s'annonce décisive pour la gestion de crise. Entre la menace d'un prochain rebond épidémique et la détection en France de plusieurs cas de coronavirus porteurs du variant britannique, les autorités sanitaires sont sur le pied de guerre. Pour Vincent Maréchal, professeur de virologie à Sorbonne-Université, invité d'Europe 1 lundi, la France n'échappera probablement pas à la mise en place de mesures renforcées dans les semaines à venir.
Pour lui, le retour du confinement n'est qu'une question de temps. "Difficile de savoir s'il arrivera mi ou fin janvier. Mais si on ne parvient pas à re-responsabiliser les gens, alors on va vers l’échec des mesures individuelles et nécessairement la mise en place de mesures collectives", explique Vincent Maréchal. Néanmoins, ajoute-il, "il existe plusieurs gradients de confinements, celui de mars n'avait rien à voir celui de décembre".
"L'important c'est d'agir vite"
D’après Santé publique France, les contaminations ont augmenté de 17% lors de la première semaine de janvier. Le pourcentage de tests positifs par rapport au nombre de tests effectués est lui aussi est en hausse, s'élevant à 5,4% soit 2,6 points supplémentaires par rapport à la semaine précédente. A ces données inquiétantes s'ajoute la circulation en France du variant britannique du coronavirus "50% à 70% plus contagieux" que la souche de base, précise Vincent Maréchal. "Selon les premières études, 10 personnes atteintes infecteraient en moyenne 15 autres personnes. Cela pourrait donner lieu à une propagation exponentielle."
L'important aujourd'hui "c'est d'agir vite", dit-il. "Il faut savoir se saisir des signaux faibles pour bloquer rapidement la circulation et de ne pas attendre, comme on l'a trop fait, que la dégradation se fasse dans les services hospitaliers."