"On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive. On va devoir l'affronter au mieux". Voici les mots d’Emmanuel Macron, jeudi matin, lors d'un échange avec les médecins de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, où est décédé le premier Français victime du coronavirus. Et le bond du bilan français de 18 à 38 cas confirmés en 24 heures semble confirmer que les prochains jours vont être déterminants pour connaître la gravité de cette future épidémie de Covid-19, qui prend des allures de pandémie, alors qu'elle touche désormais une quarantaine de pays.
"Une phase pré-épidémique"
"Le virus circule actuellement en France, c’est une certitude. On est dans une phase pré-épidémique", confie un infectiologue de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris au micro d'Europe 1. "Ce n’est plus qu'une question de temps", assure même un autre spécialiste des maladies infectieuses. La question cruciale est de savoir si on va assister dans les prochains jours à une multiplication de cas de coronavirus indépendants les uns des autres, comme ce qui est arrivé dans l’Oise.
Vers une zone de quarantaine à l'italienne ?
"Quand on aura trois foyers distincts avec plusieurs patients qui n’ont eu aucun contact avec des personnes infectées revenant d’une zone à risques, alors on pourra considérer qu’on est dans une épidémie", précise un virologue. Mais cela ne changera rien à la prise en charge des malades : ils devront porter un masque, il faudra les isoler, soit chez eux, soit à l’hôpital. Et pour ce qui est du choix d’un confinement à une plus grande échelle, mettre en place une zone de quarantaine, dans une ville ou une région, comme c’est le cas actuellement en Italie. Ce sera une décision politique.