Un premier weekend de couvre-feu pour 46 millions de Français et une épidémie de coronavirus qui continue de progresser. Désormais le doute n'est plus permis : la deuxième vague du Covid-19 s'abat de plein fouet sur la France. Une situation qui semble surprendre jusqu'au plus haut niveau, tandis que les scientifiques avaient alerté sur cette possibilité depuis de nombreux mois. Alors pourquoi cette deuxième vague revêt-elle un caractère surprenant ?
Une circulation invisible chez les 20-30 ans
Tout d'abord, avec l'omniprésence des masques, des tests et une meilleure prise en charge des malades à l'hôpital et dans les services de réanimations, il est possible qu'une forme d'insouciance se soit installée dans l'esprit des Français. Sans oublier que les vacances estivales ont relégué la réalité sanitaire au second plan. Ensuite, si le virus circulait activement chez les 20-30 ans depuis le mois de juillet, ils étaient pour la plupart asymptomatiques et le phénomène a pu facilement passer sous le radar des autorités sanitaires. Les hôpitaux ont donc pu souffler après un printemps très difficile, tandis que le coronavirus se disséminait dans cette classe d'âge.
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Une "probable erreur politique"
C'est donc cet ensemble de facteurs qui peut expliquer une certaine sidération face à cette deuxième vague, avance au micro d'Europe 1 le professeur Gilles Pialoux, qui dirige le service des maladies infectieuses de l'hôpital parisien Tenon. "On est surpris à la fois de son intensité naissante, mais aussi du fait que cette nouvelle vague est beaucoup plus précoce que ce qu'on avait imaginé." Et le professeur de pointer une "probable erreur politique" qui a conduit "à sous-estimer le poids des rentrées scolaires et universitaires", autres facteurs possibles d'accélération de la diffusion du virus.
Enfin, la météo pourrait aussi avoir un rôle dans cette nouvelle vague de Covid-19. Si Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et membre du Conseil scientifique, expliquait samedi sur Europe 1 que la baisse des températures est une des "hypothèses" du rebond épidémique, il ne faut pas oublier notre tendance naturelle à rester enfermés lorsqu'il fait froid. Et on le sait, les lieux confinés favorisent la transmission, surtout s'ils sont mal aérés.