Pour les abattoirs ? La question se pose après l'identification de 34 cas de coronavirus à Fleury-lès-Aubrais, près d'Orléans. Le cas de cet établissement, fermé et dont tous les salariés seront dépistés, n'est pas isolé. Six employés travaillant dans un abattoir des Côtes-d'Armor ont été testés positifs au Covid-19, entraînant là aussi une campagne de dépistage massif. Aux Etats-unis, plusieurs abattoirs sont devenus des foyers de contagion. En Allemagne, un abattoir avait enregistré 109 cas de contamination au 8 mai, jetant la suspicion sur l'ensemble de la filière dans le pays. Comment expliquer ces multiples exemples ?
"Beaucoup de contacts et d'échanges"
La première raison est que cette industrie ne s’est jamais arrêté depuis le début de la crise sanitaire au niveau mondial, contrairement à l’automobile ou au textile par exemple. Il y a donc mathématiquement plus de cas dans les abattoirs qu’ailleurs.
Ensuite, ce sont les conditions de travail qui sont pointées du doigt : les salariés estiment qu'il est difficile de respecter les gestes barrières, et en particulier la distanciation sociale dans les entrepôts. Ces espaces sont toujours clos et propices à la propagation du virus. Interrogé sur ce point, Laurent Habert, directeur général de l'ARS Centre-Val de Loire, a reconnu que les 34 cas confirmés près d'Orléans, dans un lieu où travaillent 160 personnes, montraient "qu'il y a eu beaucoup de contacts et d'échanges dans cette unité au sein des personnels".
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Enfin, certains médecins s’interrogent sur le rôle du matériel utilisé dans ces abattoirs. Les scies pour découper les carcasses, les jets à haute pression pour nettoyer le sang, la ventilation artificielle pour maintenir un certain niveau de froid… Tout ces objets pourrait augmenter la portée de diffusion des fameuses gouttelettes émises par un salarié malade lorsqu’il tousse, et donc jouer un rôle dans la propagation du virus.