Depuis mardi midi, la France est confinée pour limiter la propagation du coronavirus. Des déplacements dérogatoires sont autorisés avec attestation de sortie obligatoire, à certaines conditions : courses de première nécessité, déplacement domicile-travail, aide à un proche ou motif familial impérieux. Prévues initialement pour quinze jours, les mesures de confinement pourraient finalement durer plus longtemps.
Le nombre de malades double en effet tous les trois jours et le dernier bilan fait état de 264 morts et 9.134 cas avérés. Il faudra déjà attendre deux semaines pour observer les premiers effets de cette quarantaine. Une période correspondant à la période d’incubation du Covid-19, et donc d'apparition des symptômes.
Deux hypothèses à la fin de la quinzaine
A l'issu de cette période, les médecins observeront deux chiffres : le nombre de cas graves et le nombre de décès. Le nombre de cas avérés étant inutile, car ils ne sont pas tous détectés.
Première hypothèse : si les courbes commencent à baisser, c’est très bon signe. Le confinement pourrait alors être levé totalement ou partiellement, indique le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais le scénario est peu probable, il ne s'est jamais produit dans les autres pays touchés.
Dans la seconde hypothèse, les courbes se stabilisent. C'est-à-dire que l’augmentation des cas graves ou du nombre de décès commence à ralentir. C’est ce qui est arrivé en Lombardie, en Italie, au bout de 10 jours. La France serait alors sur le bon chemin mais pas question de lever le confinement : ce serait prématuré.
Difficile pour les experts de s’avancer aujourd'hui sur la durée de cette prolongation. "Il faut regarder ce qu’il se passe en Chine" explique William Dab, ancien directeur général de la Santé. Pour lui, un confinement efficace devrait durer au minimum un mois. Dans la province du Hubei, berceau de l’épidémie, les 50 millions d’habitants sont toujours en confinement depuis le 23 janvier dernier, soit plus de deux mois.