Alors que le coronavirus Covid-19 continue de s'étendre, avec pour l'heure 90.160 cas à travers le monde, dont 3.079 décès, il reste encore beaucoup de questions sans réponse sur cette épidémie. Parmi celles qui peuvent inquiéter le plus, il y a la durée de l'épidémie, son évolution, et même la manière dont elle peut s'arrêter. Une interrogation d'autant plus importante que les bilans de tous les pays concernés sont de plus en plus lourds au fil des jours. Pour y répondre, Europe 1 a rencontré Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe à Lyon.
Deux à trois mois d'épidémie
"Les tailles moyennes des épidémies sont de deux à trois mois", explique le spécialiste au micro d'Europe 1, qui précise également qu'il "peut y avoir plusieurs vagues". Grâce à son expérience, Bruno Lina a une idée assez précise du déroulé de ce type d'épidémies : "Il va y avoir des infectés, ils vont guérir et devenir immunisés. Cette immunité va freiner la diffusion du virus, voire arrêter l'épidémie si elle est couplée à des mesures d'hygiène et des mesures barrières."
Le printemps ne va pas arrêter le coronavirus
Et pas question de compter sur l'arrivée des beaux jours pour arrêter le coronavirus. Même si cette idée reçue s'est mise à circuler presque aussi rapidement que le virus lui-même, elle est fausse. Quand un virus respiratoire émerge à partir d'un réservoir animal et qu'il circule pour la première fois, comme c'est le cas pour le Covid-19, la saison ne change rien à l'affaire. Preuve en est, en 2009 le pic de la grippe H1N1 en Angleterre avait été atteint... au mois de juillet.
Quant à savoir combien de personnes vont être infectées par le Covid-19 avant qu'il ne disparaisse, il faut une fois de plus regarder ce qu'il s'est passé auparavant. En 2009, 15% de la population avait contracté la grippe H1N1, un nombre qui a déjà grimpé jusqu'à 30% lors d'épisodes similaires. Il y a donc fort à parier que le coronavirus va se situer entre les deux.