La nouvelle a immédiatement suscité de vives inquiétudes dans la région. À Fleury-lès-Aubrais, dans le Loiret, un "cluster" de 34 cas de coronavirus a été confirmé, poussant l'Agence régionale de Santé (ARS) Centre-Val de Loire à lancer dimanche une vaste opération de dépistage dans l'entreprise pour éviter toute propagation. Europe 1 fait le point sur la situation.
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34 cas confirmés, aucun cas grave "à ce stade"
Tout est parti d'un signalement, par l'application Contact Covid, de trois cas confirmés au sein de l'abattoir Tradival. Une équipe de dépistage de l'ARS et du CHR d'Orléans se sont alors rendus vendredi sur le site. Les premières investigations ont permis de "constater douze cas confirmés au sein de l’entreprise et de deux entreprises sous-traitantes", selon l'ARS, puis les résultats des opérations de dépistage ont "fait apparaître 22 cas supplémentaires".
Selon Pierre Pouessel, préfet du Loiret et de la région Centre-Val de Loire, il n'y a "aucun cas grave à ce stade".
Les malades isolés, tous les salariés testés
Tous les cas confirmés se "sont vus prescrire un isolement", précise encore l'ARS, tandis qu'une grande opération de dépistage a démarré dimanche. L'ensemble des quelque 400 salariés de l'abattoir doivent ainsi être testés d'ici à mardi, par les unités mobiles du CHR d'Orléans. "Compte tenu de l'importance de la circulation du virus" dans l'abattoir, l'ARS a décidé de "procéder au dépistage de l'ensemble des salariés de l'entreprise au-delà de la seule unité de découpe qui était l'objet des investigations premières", a déclaré Laurent Habert, directeur général de l'ARS, lors d'une conférence de presse.
Une quarantaine d'employés ont d'ores et déjà été testés et les résultats devraient être connus dans la soirée ou lundi matin, a-t-il encore indiqué. Et d'ajouter, au micro d'Europe 1 : "On va chercher les cas contacts pour aller jusqu'au bout de l'identification des cas confirmés autour de ces cas groupés".
Une enquête sur les conditions sanitaires dans l'établissement
Parallèlement à l'opération de dépistage, l'ARS et l'inspection du travail conduisent une enquête sur les conditions sanitaires au sein de l'abattoir, pour savoir notamment si les gestes barrières ont été respectés. Selon le préfet, l'établissement était déjà surveillé pour son obsolescence. Toutefois, a-t-il précisé, "selon la DRH de l'entreprise, il y avait bien les masques, les gels, les prises de température à l'entrée de l'abattoir et il semble que le protocole ait été respecté".
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Interrogé sur la possible difficulté d'appliquer les gestes barrière dans les abattoirs, Laurent Habert, de l'ARS, estime lui que ces 34 cas confirmés montrent "qu'il y a eu beaucoup de contacts et d'échanges dans cette unité au sein des personnels". "Peut-être qu'il faudra qu'on regarde également, et ce sera un des buts de l'enquête, les conditions dans lesquelles les agents et les personnels sont ensemble, y compris en dehors des chaines de production. Il faudra voir si les gestes barrière et de distance physique ont été ou non appliqués...Est-ce que pour des raisons d'exiguïté?", s'est-il interrogé.
L'abattoir fermé jusqu'au 25 mai
L'entreprise est fermée jusqu'au 25 mai, sur décision de la préfecture. Selon cette dernière, la réouverture du site ne sera possible que "si les conditions sanitaires sont respectées".
Une situation pas isolée
Ce nouveau "cluster" prenant naissance dans un abattoir s'ajoute à plusieurs cas, en France et à l'étranger. Ainsi, six employés travaillant dans un abattoir des Côtes-d'Armor ont été testés positifs, avait annoncé vendredi l'ARS Bretagne. Aux États-unis, plusieurs abattoirs sont devenus des foyers de contagion.
Enfin, en Allemagne, dans le Schleswig-Holstein, région frontalière du Danemark, un abattoir avait enregistré 109 cas de contamination au 8 mai, jetant la suspicion sur l'ensemble de la filière dans le pays.