Coronavirus : quel est l'impact réel des différentes modalités de confinement ?
De nouvelles mesures de confinement devraient être annoncées en France jeudi soir afin de lutter contre l'épidémie de coronavirus dans les Hauts-de-France et en Île-de-France. Au micro d'Europe 1 jeudi, le professeur de santé publique Philippe Amouyel décrypte l'impact des différents types de confinement testés en France.
le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran devraient annoncer ce jeudi à 18 heures de nouvelles mesures pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 en France. Dans le viseur du gouvernement, on retrouve deux régions en particulier, les Hauts-de-France et l'Ile-de-France. Du confinement strict au confinement limité aux week-ends, de nombreuses pistes ont été évoquées. Quelle que soit la solution choisie, on en sait désormais plus sur l'impact des mesures de restriction au sein de la communauté scientifique. "Si aujourd'hui on mettait en place un confinement le week-end, ça aurait un impact d'ici deux semaines sur la circulation du virus", indique Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, jeudi sur Europe 1.
"Une baisse de 30 % à 40 % par jour"
Concernant les entrées dans les services de réanimation, il faudra encore attendre "deux semaines (supplémentaires) probablement", souligne-t-il. Cette explication, le scientifique la tire en partie de l'observation des deux premiers confinements. "Quand on met en place un confinement, il va s'écouler à peu près deux semaines avant que les courbes puissent commencer à freiner. Puis ensuite encore une semaine pour observer une descente des taux d'infection ou des taux de réanimation avec le décalage dans le temps." Cette tendance à la diminution des courbes, "une fois qu'elle est enclenchée, baisse à peu près de 30 % à 40 % par jour", précise-t-il.
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"C'est l'expérience qu'on a eu du premier confinement mais c'est également la même expérience qu'on a eue avec le deuxième confinement." Certes allégé, avec notamment des écoles restées ouvertes, le deuxième confinement a eu un impact similaire au premier, selon le professeur, avec "une baisse d'environ 30 % par semaine".
Et le confinement les week-ends fonctionnerait également. "Si on prend l'exemple de ce qui s'est passé à Dunkerque, aujourd'hui, après la troisième semaine, on s'aperçoit qu'on a commencé à réduire l'incidence qui est passée de plus de 1.000 à à peu près 500-600. Mais on n'a bien sûr pas encore d'effets sur les réanimations", conclut-il. Pour Philippe Amouyel, c'est bien la preuve que le confinement le week-end a "un effet net".