Coronavirus : que change le passage en stade 3 ?

L'épidémie de coronavirus est passée au stade 3.
L'épidémie de coronavirus est passée au stade 3. © LOU BENOIST / AFP
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La France est passée samedi soir au stade 3 de l’épidémie de coronavirus. Des mesures strictes ont été adoptées, notamment la fermeture des lieux recevant du public et des commerces considérés comme "non essentiels", tels les cafés, bars, restaurants, cinémas et discothèques. En revanche, les élections municipales sont maintenues.
ANALYSE

Une nouvelle étape a été franchie, samedi soir en France, avec le passage au stade 3 de l’épidémie de coronavirus, qui correspond désormais à une épidémie au sens strict. Concrètement, le coronavirus circule dans tout le pays, ce qui implique l’adoption de mesures strictes pour atténuer sa diffusion. À la fermeture des crèches et des établissements scolaires, décidée jeudi soir, s'ajoute celle de tous les lieux recevant du public non essentiels, ainsi que de beaucoup de magasins. En revanche, les élections municipales de dimanche 15 mars sont maintenues. Europe 1 vous explique l’impact du passage au stade 3 sur votre quotidien.

Les patients sans gravité en ambulatoire, les cas graves en établissements de santé

Le ministère de la Santé explique, dans un document diffusé sur Internet, la stratégie sanitaire impliquée par les différents stades épidémiques. Le troisième stade consiste à adopter une stratégie "d’atténuation" qui repose sur trois piliers. Tout d’abord, protéger les populations fragiles, notamment dans les EHPAD. Les patients atteints du coronavirus seront ensuite triés. Les cas les moins graves seront pris en charge en ambulatoire, c'est-à-dire invités à rester chez eux pour ne pas surcharger les hôpitaux. Seuls les cas graves resteront hospitalisés. 

 

Le gouvernement, qui a annoncé avoir réquisitionné "tous les stocks et la production de masques de protection", veillera également à assurer l’approvisionnement en produits de santé essentiels. Enfin, tout le personnel hospitalier devient mobilisable. Pour "soutenir nos personnels soignants, les médecins, les infirmiers, tous ceux qui contribuent aux soins à l'hôpital comme en ville", les crèches et les écoles organiseront lundi un accueil pour leurs enfants, a indiqué samedi soir le Premier ministre, Edouard Philippe. "Progressivement, ce dispositif sera étendu à tous les enfants de personnels essentiels à la vie de la nation", a-t-il complété.

Des restrictions dans les transports, demande de limitation des déplacements

Avec le passage au stade 3, des restrictions sur les transports peuvent être envisagées. "Il y a ce qu’on appelle des plans de continuité : on prépare la phase épidémique si elle arrive. Cela permettrait dans une version un peu maximaliste de procéder à des restrictions", a expliqué le secrétaire d’État chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari, sur Europe 1.

Certaines lignes de transport pourraient donc être priorisées, alors que d’autres pourraient au contraire être restreintes. Pour autant, "il n'est pas question d'arrêter de faire rouler les trains", a assuré la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne. Il s'agit en "stade 3" de "s'assurer que le personnel peut assurer le maximum de continuité des services de transports dans un contexte où on suppose que le virus circule plus largement dans la population", a précisé la ministre. Certaines gares pourraient, par exemple, être fermées. Pour l'heure, la RATP et la SNCF avaient déjà annoncé, avant le stade 3, une "offre réduite" à partir de lundi. Samedi soir, la porte-parole de la RATP prévoyait un trafic à "80%" dans le métro parisien. Des prévisions qui peuvent encore évoluer d'ici à lundi.

Face à la crise, les autorités franchissent une nouvelle étape et recommandent désormais de limiter les contacts avec la famille ou les amis et rester chez soi le plus possible. "Il faut sortir de chez soi uniquement pour faire les courses essentielles, faire un peu d'exercice ou pour voter", a indiqué Edouard Philippe, confirmant la tenue du premier tour des élections municipales dimanche "en respectant strictement les consignes de distanciation et de priorisation des personnes âgées et fragiles". 

Fermeture des commerces et des lieux recevant du public  

Samedi soir, Edouard Philippe a annoncé la fermeture dès minuit de tous les commerces et les lieux recevant du public qui ne seraient pas "essentiels". Autrement dit, ne restent ouverts que les magasins alimentaires, les banques, les tabacs, les stations-essences et les pharmacies. Les autres magasins, les bars, les cafés, les restaurants, les cinémas, les discothèques, les théâtres ou les salles de concert, tout cela restera portes closes. Les lieux de culte seront ouverts mais les cérémonies n'auront plus lieu.

"Nous avons vu trop de gens dans les cafés et les restaurants. Pour quelques semaines, ce n'est pas ce que nous devons faire" a exhorté le Premier ministre Edouard Philippe samedi. "Je le dis avec gravité nous devons tous ensemble montrer plus de discipline dans l'application de ces mesures." Les crèches, écoles, collèges, lycées et universités seront aussi fermés, comme l'avait déjà annoncé le président de la République jeudi soir. 

Les entreprises devront "engager une opération massive du télétravail" dès lundi, a également prévenu Edouard Philippe.