Emmanuel Macron l'avait annoncé dans son allocution : l'armée allait intervenir, non pas pour réguler la circulation de ceux qui ne respecteraient pas le confinement, mais pour aider les soignants du Grand Est face au coronavirus, où les hôpitaux sont engorgés. L'idée est d'installer un hôpital de campagne (voir notre article ici). Mais aussi pour transporter des malades vers d'autres régions à l'aide d'avions militaires.
Quatre hospitalisés à Mulhouse, deux à Colmar
Cette opération a commencé ce mercredi. Un A330 Phénix gris, un avion militaire s’est posé vers 11h sur le tarmac de Bâle-Mulhouse. Pendant qu’il était en vol, en provenance d’Istres, dans les bouches du Rhône, six malades du coronavirus faisaient, eux, le trajet en ambulance vers l’aéroport : quatre hospitalisés à Mulhouse, deux à Colmar. Les équipes (militaires et civils) les ont ensuite installés dans cet avion spécial capable de prendre en charge des gens en réanimation, avec respirateur et tout ce dont ils ont besoin. Retour alors vers le sud de la France : deux hôpitaux militaires vont les prendre en charge à Lavéran, dans les quartiers nord de Marseille et à Sainte-Anne, à Toulon.
Si cette première opération a soulagé les deux hôpitaux de Mulhouse et Colmar, elles n'est pas exempt de défauts : les lits sont très vite récupérés par de nouveaux malades. "Nous sommes une fois de plus rattrapés par l'activité, il ne reste plus que deux lits à Mulhouse", confie le chef des urgences du CHU au micro d'Europe 1. Et puis c'est aussi une opération très lourde au niveau logistique : le trajet pour chacun des six patients a duré cinq heures, un laps de temps durant lequel six équipes médicales étaient entièrement mobilisées pour le transport des patients, l'installation dans l'avion... sans compter le trajet retour à l'hôpital.
Un hôpital militaire bientôt greffé au CHU de Mulhouse
C'est pour cela que l'hôpital de campagne, qui doit être installé à côté du CHU de Mulhouse, est très attendu. Mais l'opération risque de prendre du temps : des médecins du Service de santé des armée expliquent que l’idée, c’est de s’installer à proximité immédiate de l’hôpital de Mulhouse.
Pourquoi pas sur le parking, où l'on peut monter 15-20 tentes, 30 lits de réanimation et devenir un service supplémentaire qui vient se greffer en quelque sorte à l’hôpital pour prendre des patients toujours en réanimation mais qui vont un peu mieux et, du coup, recréer de la place à l’hôpital pour des malades qui en ont besoin.