La situation sanitaire continue de se dégrader en France où 31.274 personnes sont mortes après avoir contracté le coronavirus. Près de 13.500 contaminations supplémentaires au Covid-19 ont été enregistrées en 24 heures, selon le bilan publié samedi par Santé publique France. Par ailleurs 73 nouveaux patients sont entrés en réanimation, portant le total de lits occupés à 593. Face à ce rebond de la pandémie, une série de mesures contraignantes ont été annoncées pour la ville de Nice.
Dans le monde, le coronavirus poursuit sa propagation, notamment en Europe. L'Espagne a ainsi décidé de reconfiner sa population localement dans la région de Madrid, et le gouvernement britannique n'exclut pas de recourir à un nouveau confinement général. Le Reconfinement général est par ailleurs entré en vigueur vendredi en Israël, confronté à une deuxième vague.
Les infos à retenir :
- En France, le dernier bilan fait état de 26 morts et près de 13.500 contaminations en 24 heures
- De nouvelles mesures restrictives entrent en vigueur à Nice
- 20% des lits en réanimation sont occupés par des malades du coronavirus en Île-de-France, selon l'ARS
- Israël se reconfine, l'Espagne fait de même dans une partie de Madrid
Record de nouvelles contaminations en France
Après une nette dégradation révélée par le bilan de vendredi qui faisait état de 123 décès supplémentaires, le bilan publié samedi par les autorités sanitaires paraît relativement clément avec 26 morts supplémentaires dus au coronavirus. Pourtant, les nouvelles contaminations sont toujours plus nombreuses avec 13.498 cas en 24 heures. Au total, on dénombre 31.274 morts depuis le début de la pandémie.
470 personnes ont été nouvellement hospitalisées et 73 personnes sont entrées en réanimation ou en service de soins intensifs sur les dernières 24 heures. Le taux de positivité (proportion du nombre de personnes positives par rapport au nombre total de personnes testées) a augmenté pour la première fois depuis une dizaine de jours, passant à 5,6%.
En réanimation, le professeur Djillali Annane, chef du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Poincaré de Garches, évoque même "une situation délicate jusqu'à mars, voire mai 2021" et affirme qu'il va être "compliqué de gérer à nouveau une telle situation". "On note une accélération des cas graves, presque la totalité des patients qui sont admis pour Covid sont intubés et sous coma artificiel", poursuit-il au micro d'Europe 1.
Mesures sanitaires renforcées à Nice
Dans la capitale azuréenne, les mesures sont tombées vendredi : fini les apéritifs sur la plage après 20 heures, et les pique-nique à plus de dix dans les jardins et les parcs. Les débits de boisson de la ville, eux, devront également fermer à minuit et demi et la vente à emporter et la consommation d'alcool dans l'espace public seront proscrits après 20 heures. Enfin, les grands rassemblements ne pourront pas dépasser 1.000 personnes.
À Paris, on redoute ces nouvelles mesures, notamment du côté des patrons de bars et de restaurant, et dans l’événementiel. Retrouvez notre reportage ici. Par ailleurs, l'ARS d'Île-de-France a déconseillé les rassemblements privés (fêtes d'anniversaire, repas de famille, rencontres entre amis) de plus de 10 personnes.
Des résultats bientôt accélérés en Île-de-France ?
Invité de la matinale d'Europe 1, samedi, le directeur de l'ARS Île-de-France, Aurélien Rousseau, a assuré que la région sera capable de fournir les résultats des tests de dépistage au Covid-19 aux personnes "prioritaires" en 24 heures, grâce aux 20 nouveaux centres ouverts à partir de lundi matin.
Il a par ailleurs indiqué que le nombre de malades du Covid-19 progressait tous les jours en Île-de-France. Actuellement, plus de 2.300 patients sont soignés à l'hôpital dont 263 en réanimation, soit 20% des lits de réanimation. "Il faut réagir vite, parce qu'on ne pourra pas vider les réanimations comme on l'a fait la dernière fois. On ne pourra plus reporter d'opérations", a conclu Aurélien Rousseau.
Soirées dansantes, pots et cocktails interdits en Indre-et-Loire
"Le classement de l'Indre-et-Loire en zone de circulation active du virus dite 'rouge' implique de nouvelles mesures de protection sanitaire", a expliqué la préfecture du département, samedi. À partir de lundi seront ainsi interdits "les soirées dansantes et les soirées organisées par les communautés étudiantes", "les buvettes, apéritifs, vins d'honneur, cocktails, goûter et 'pots' avec consommation statique en position debout", "les buvettes dans les espaces clos sans accueil assis" ainsi que "les consommations partagées (planches, snacking, etc.)".
Plus de 953.000 morts dans le monde, augmentation des contaminations
La pandémie a accéléré nettement cette semaine, avec 286.000 nouveaux cas enregistrés par jour dans le monde, soit 8% de plus que la semaine précédente. Comme les dernières semaines, c'est en Europe que le rythme des contaminations accélère le plus (+16% par rapport à la semaine précédente). Le nombre de nouveaux cas quotidiens y a triplé depuis début juillet (47.300 cette semaine, contre environ 15.000).
Plus de 30 millions de cas du nouveau coronavirus ont été officiellement recensés dans le monde, selon un comptage réalisé par l'AFP. Au total, au moins 30.556.040 cas, dont 953.025 décès, ont été déclarés. Les États-Unis restent le pays le plus endeuillé avec au moins 198.597 morts. Viennent ensuite le Brésil (135.793 morts), l'Inde (85.619), le Mexique (72.803) et le Royaume-Uni (41.732).
L'Inde est le pays qui a enregistré le plus de décès au cours de la semaine écoulée (plus de 1.000 par jour), devant les États-Unis, le Brésil, le Mexique, l'Argentine, la Colombie et l'Iran.
Durcissement des restrictions et reconfinement dans plusieurs pays
Dans plusieurs pays, les mesures sanitaires se durcissent face à l'augmentation des contaminations. La mesure la plus spectaculaire vient sans conteste d’Israël, où la population est contrainte de se reconfiner pour un minimum de trois semaines depuis vendredi. L'État hébreu est le pays ayant recensé le plus fort taux de contamination ces deux dernières semaines. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avait fait état jeudi d'une "hausse inquiétante des contaminations et du nombre de malades dans un état grave" pour justifier ce reconfinement prévu pour durer trois semaines et qui coïncide avec la saison des fêtes juives. Entre jeudi soir et vendredi midi, Israël a enregistré 5.238 nouveaux cas de contamination, un record.
En Europe, où le nombre de nouveaux cas est désormais supérieur à ceux enregistrés en mars et avril, le niveau de transmission est jugé "alarmant" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et conduit les autorités de plusieurs pays à resserrer la vis.
En Espagne, la région de Madrid a imposé des restrictions drastiques pour tenter d'enrayer l'épidémie avec un nouveau confinement partiel. 858.000 personnes, soit 13% de la population de la capitale, habitant dans les quartiers sud défavorisés, ne peuvent sortir de leur quartier que pour des raisons de première nécessité comme aller travailler, aller chez le médecin ou amener leurs enfants à l'école. Mais ce reconfinement partiel semble insuffisant aux médecins qui parlent déjà de deuxième vague. L'urgentiste madrilène Octavio Salmeron contacté par Europe 1, parle d'une mesure prise "sans qu'elle puisse être réellement effective" et pense que "la situation va continuer de même, comme on a eu en mars."
De nouvelles restrictions sont aussi entrées en vigueur vendredi dans le nord-est de l'Angleterre, concernant deux millions de personnes. Les rencontres entre personnes de différents foyers sont interdites, un couvre-feu est appliqué de 22h à 5h dans les lieux de divertissement. Le gouvernement britannique n'exclut pas de recourir à un nouveau confinement général pour toute l'Angleterre, si les mesures locales ne suffisent pas.
Durcissement des règles en Irlande également, où le gouvernement a annoncé vendredi que seuls les pubs et restaurants de la capitale servant à manger à l'extérieur pourront rester ouverts, les autres devant se contenter de ventes à emporter. Il s'agit du deuxième durcissement des restrictions à Dublin en une semaine, décidé suite à une résurgence des cas de Covid.