"Ça a été fulgurant." Alors que la France dénombre ce lundi soir 7.752 décès du coronavirus dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux, l'établissement de Mars-la-Tour, en Meurthe-et-Moselle, a été très lourdement touché par l'épidémie. "En 15 jours on a perdu le nombre de résidents que l'on perd en moyenne en une année", confirme au micro d'Europe 1 Stéphanie Remiatte, la directrice de l'Ehpad. "On ne l'a pas vu venir. Certains résidents n'étaient même pas symptomatiques et en deux heures" leur état de santé se dégradait fortement, explique-t-elle.
"Je n'ai pas d'explications"
L'établissement avait pourtant interdit les visites des familles dès le 9 mars, soit deux jours avant la consigne gouvernementale. "Je n'ai pas d'explications, je pense qu'on ne saura jamais comment le virus est entré [au sein de l'Ehpad], je pense qu'il était déjà installé avant", souffle la directrice. Malgré un confinement strict des résidents, les deux premiers décès surviennent le 2 avril, et ce nombre s'emballe pour atteindre les 22 morts. Soit près de la moitié des résidents pour cet Ehpad qui en comptait 51.
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"On n'est pas armés face à ce genre de crise sanitaire"
"Les mesures qu'on pouvait prendre, on les a prises, mais nous avons onze chambres doubles, ce qui ne facilite pas l'isolement, et beaucoup de résidents sortent de leur chambre et déambulent dans les couloirs. Il faut bien comprendre qu'on ne peut pas confiner tous nos résidents dans leur chambre, c'est très compliqué", ajoute encore la directrice. "On ne peut pas mettre un personnel au chevet de chacun pour l'empêcher de sortir de sa chambre." Et de reconnaître : "On n'est pas armés face à ce genre de crise sanitaire."