La chanteuse Madonna, Bill et Melinda Gates, des princes, un roi, des présidents et des chefs d'Etat ont participé lundi à un téléthon mondial organisé à Bruxelles pour financer la recherche et le développement d'un vaccin contre le coronavirus qui a permis de rassembler 7,4 milliards d'euros de contributions. Les Etats-Unis ont été les grands absents de ce marathon en ligne de trois heures, avec la Russie et l'Inde.
>> EN DIRECT - Coronavirus : suivez l'évolution de la situation lundi 4 mai
"Notre meilleure chance collective de vaincre le virus"
"Nous l'avons fait. Nous avons obtenu 7,4 milliards d'euros", a annoncé avec un grand sourire la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l'issue de cet appel de fonds. Madonna a été la dernière donatrice avec un million de dollars. L'objectif visé était de 7,5 milliards d'euros, soit 8 milliards de dollars. Il devrait être atteint dans les prochains jours car la Turquie, la principauté de Monaco et la Banque européenne d'investissement (BEI) n'ont pas précisé le montant de leurs contributions.
La Chine, d'où est parti le virus, s'est engagée pour 45,6 millions d'euros. L'Afrique du Sud, représentante du continent, a promis 1,1 milliard. Les pays d'Amérique centrale et latine ont quant à eux fait des promesses sans les chiffrer, par la voix du représentant du Mexique. La Commission européenne avait donné le coup d'envoi de ce marathon en promettant un milliard d'euros, suivie par la France et l'Allemagne, ce qui a permis de passer la barre des 2 milliards avec des contributions de 500 et 525 millions d'euros respectivement.
Un vaccin est "notre meilleure chance collective de vaincre le virus", a souligné Ursula von der Leyen. "Nous devons développer un vaccin, le produire et le déployer dans tous les coins du monde. Et nous devons le rendre disponible à des prix abordables", a plaidé la responsable allemande.
Cavalier seul des Etats-Unis
Mais cette initiative a été contrariée par le cavalier seul des Etats-Unis. Le président Donald Trump est en conflit ouvert avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et affiche sa volonté de voir les Etats-Unis se doter d'un vaccin pour la fin de l'année. "Le chacun pour soi est une erreur majeure", a déploré le chef de l'Etat français Emmanuel Macron. "Nous devons coopérer et non nous faire concurrence", a renchéri le roi Abdallah II de Jordanie.
"Mais nous travaillons de manière très étroite avec des entités américaines très puissantes, comme la fondation de Bill et Melinda Gates qui ont une énorme puissance financière et beaucoup d'influence", a souligné un responsable européen. La levée de fonds de la Commission est un premier pas. "Il faudra cinq fois ce montant" pour développer et distribuer le vaccin, a averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Déconfinement : ce qu'il faut savoir sur le retour au travail après le 11 mai
> Chômage partiel : la situation des parents clarifiée
> A quoi ressemblera le shopping après le 11 mai ?
> Les Français devront partir en vacances près de chez eux
> Pourquoi aller chez le coiffeur coûtera plus cher après le confinement
La première conséquence du cavalier seul américain pourrait être une accélération des rivalités dans la course au vaccin, ce que redoutent les Européens."Les États-Unis espèrent gagner la guerre du vaccin et sont prêts à mettre toutes leurs forces dans la bataille", souligne Isabelle Marchais dans une note lundi de l'Institut Jacques Delors. Plus de cent projets de recherche sont actuellement menés dans le monde, dont huit sont déjà au stade des essais cliniques aux Etats-Unis, en Chine et en Europe, précise-t-elle.