Plus de 1.700 morts en Chine, dont un en France. Le bilan du nouveau coronavirus s'alourdit de jour en jour. Début février, de nombreux Européens, dont 200 Français, ont été rapatriés en urgence. Certains ont été confinés à Aix-en-Provence, tandis que d'autres étaient hébergés à Carry-le-Rouet, près de Marseille. Ces derniers sont sortis vendredi. Agathe Serres fait partie de ce groupe de Français qui a passé 14 jours en confinement. Elle raconte sa quarantaine au micro d'Europe 1.
"J'ai pris le strict minimum"
Pour elle, seule une certitude existe : elle retournera vivre à Wuhan, en Chine, où l'épidémie s'est déclarée. "L'avenir, pour moi, est d'y retourner le plus vite possible pour finir ma thèse. Mais savoir quand est très compliqué pour l'instant", explique la Bretonne, qui est rentrée chez sa famille à Quimper après la quarantaine. Quatorze jours en confinement qu'elle n'a pas eu le temps de préparer, vu l'urgence de la situation : elle a tout abandonné de sa vie d'avant. "Je suis rentrée avec deux pantalons, deux pulls et vraiment le strict minimum", raconte-t-elle.
"On a tous mesuré notre chance d'être rapatriés"
Interrogée à propos de l'ambiance qui régnait à Carry-le-Rouet, Agathe Serres a surtout insisté sur l'état d'esprit partagé par les rapatriés."On a tous mesuré notre chance d'avoir été rapatriés, parce que tous les étrangers ne l'ont pas été par leurs pays", affirme-t-elle. "Mais on est tous dans une sorte d'interrogation pour savoir comment ça va se passer pour la suite. Mis a part les gens qui comptent rester en France, tous ceux qui comptent retourner en Chine se demandent bien à quel moment ils vont pouvoir le faire"
Depuis qu'elle est rentrée vendredi, Agathe n'a pas eu à subir de regards désagréables ou de réactions particulières en raison de son passage à Carry-le-Rouet. "Ma famille et mes amis étaient au courant, donc ils se sont préparés un peu et puis ils font confiance aux équipes qui nous ont gérées. S'ils nous ont libérés, c'est qu'il n'y a pas de soucis".