"L’accès à la nature aujourd’hui c’est un enjeu de santé publique." La règle de la pratique sportive limitée dans un rayon d'un kilomètre autour du domicile pendant une heure fait grincer des dents les amateurs de randonnée, de vélo ou de bains de mer. Avec le reconfinement, seuls les professionnels et les sportifs de haut niveau ont l’autorisation de pratiquer. Mais depuis quelques jours, les passionnés de nature montent au créneau pour demander un assouplissement de cette règle.
"On est le seul pays en Europe à appliquer cette règle des une heure-un kilomètre"
Parmi eux, Billy Fernandez. Cet accompagnateur en montagne est à l'origine d'une pétition intitulée "Pour un accès responsable à la nature en période de confinement" qui cumule près de 200.000 signatures samedi matin à 9 heures. "On est le seul pays en Europe à appliquer cette règle des une heure-un kilomètre", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On demande que cette règle évolue pour qu’elle permette à chacun de pouvoir accéder à la nature, de pouvoir y pratiquer des activités douces."
Car avec les règles en vigueur à l'heure actuelle, il est impossible de se balader en forêt ou de randonner en montagne, sauf si ces espaces se trouvent à moins d'un kilomètre de son domicile. Une absurdité reconnait Martine Cano, présidente de la fédération française de cyclotourisme. "Un kilomètre d’éloignement, c’est 3-4 minutes de vélo", rappelle-t-elle. "Après quand on dit un rayon d'un kilomètre, on peut tourner autour. Mais si vous êtes en ville, le bénéfice est quand même bien moindre que si vous pouvez sortir en campagne."
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Des activités en nature bonnes pour la santé et le mental
Des bénéfices pour la santé et pour éviter de déprimer. C’est aussi ce que met en avant Xavier Duvignau. Installé au bord de l’Atlantique, il préside le comité des surfeurs des Landes. "La mer c’est bon pour la santé, c’est ce qui nous permet de renforcer nos défenses immunitaires. Moi qui ait des problèmes d’épaule, j’ai un certificat médical qui dit qu’effectivement j’ai besoin de surfer parce que ca me soulage énormément."
Des citoyens et des élus ont même été encore plus loin en saisissant le Conseil d’Etat le 16 novembre d’un référé pour que l’accès à la nature soit reconnu comme une liberté fondamentale. Mais l'audience se faisant attendre, une décision n'est pas attendu avant au moins la semaine prochaine. Et elle pourrait même se révéler inutile, si Emmanuel Macron décrète mardi à 20 heures cette règle caduque.