Le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé mercredi qu'il n'y aurait "pas d'interdiction demain" de la corrida, comme réclamée par LFI, et prôné à ce sujet "une conciliation, un échange". "Il ne va pas y avoir l'interdiction demain. On doit aller vers une conciliation, un échange. De là où je me situe, ça n'est pas la priorité du moment. Il faut que ce sujet chemine dans le respect et la considération", a déclaré le président de la République, en marge d'une visite au salon de l'Association des maires de France.
La corrida déchaîne les passions, à coups de tribunes dans la presse et de manifestations, et oppose au sein même des différents groupes politiques les défenseurs du bien-être animal à ceux d'une "tradition culturelle". "Il faut prendre en compte les spécificités et coutumes locales auxquelles sont légitimement attachés nos compatriotes. Et la condition animale et la sensibilité qu'elle éveille, en particulier chez les jeunes générations. Dès qu'on est dans l'invective, ça ne marche pas", a ajouté le chef de l'Etat.
"De l'obstruction pure et simple"
"La condition animale n'est pas toujours suffisamment écoutée, c'est un vrai sujet. Quand on parle de chasse, de corrida, le sujet de la condition animale, il faut l'aborder", et "de la même manière il faut regarder ce qui est dans notre culture", a-t-il poursuivi. Il a insisté pour que "ces débats soient conduits dans le respect. Dans le respect des traditions et de notre culture car les gens ont l'impression d'être dépossédés de leur culture. Et dans le respect de notre engagement pour la biodiversité et le climat. Il y a un chemin".
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L'interdiction totale de la corrida prônée par le député LFI Aymeric Caron fait partie des douze textes au menu de la "niche parlementaire" de ce parti à l'Assemblée nationale jeudi. Les députés LFI espèrent un coup de projecteur politique malgré le risque d'"obstruction" de leurs adversaires.
Le texte sur la corrida fait l'objet d'un dépôt de plus de 500 amendements. De "l'obstruction pure et simple", avec "certains amendements qui s'en prennent à moi" personnellement, avait déploré lundi Aymeric Caron. Malgré un soutien majoritaire dans l'opinion, la proposition, rejetée en commission, a peu de chances d'être approuvée.