L'antisémitisme se banalise-t-il en France ? Depuis l'attaque terroriste du Hamas en Israël, le 7 octobre dernier, le nombre d'actes antisémites a explosé dans l'Hexagone. Ils ont progressé de 300% au premier trimestre 2024. Le dernier en date, c'est cet effroyable viol d'une fillette de douze ans à Courbevoie le week-end dernier, parce que juive. Une haine contre laquelle luttera sans relâche Frank Tapiro, l'un des plus célèbres publicitaires français, qui a appelé à une nouvelle grande mobilisation ce dimanche dans cette ville des Hauts-de-Seine.
"On ne sera jamais assez nombreux pour dire non à la haine des Juifs"
"On ne sera jamais assez nombreux pour dire non à la haine des Juifs", a-t-il soutenu au micro d'Europe 1. Un message soutenu par Joël Mergui, président du Consistoire israélite de Paris, profondément choqué par le viol de la jeune fille, agressée par des adolescents de son âge, actuellement mis en examen.
"J'ai eu mal pour mon pays. J'ai mal de voir où va notre jeunesse. J'ai eu mal de voir que l'éducation d'un jeune enfant peut mener à des actes aussi horribles, à des actes barbares", dénonce-t-il. Pour Joël Mergui, cet acte antisémite est le résultat d'une banalisation des crimes du 7 octobre, notamment par une partie de la classe politique française.
Banalisation
"On a banalisé les crimes qui se sont faits le 7 octobre contre des enfants qui ont été brûlés et des femmes qui ont été violées. On n'a pas vu des émeutes dans la rue. Et on en arrive au drame que nous venons de vivre. Le 8 octobre, des partis politiques ont pu, en France, qualifier ce qui s'était passé de résistance. On a pu induire dans l'esprit d'une société que de violer des enfants, ça pouvait être de la résistance. Alors voilà le résultat", explique-t-il.
Le rassemblement à Courbevoie, vers 11 heures, s'est déroulé dans le calme et le recueillement. Plusieurs centaines de personnes étaient présents pour soutenir la fillette et sa famille. Différentes prises de paroles se sont succédées, notamment celle de l'avocate de la famille de la victime, Me Muriel Ouaknine-Melki : "Il est temps que la justice se saisisse véritablement de la problématique de l'antisémitisme et qu'elle y apporte tous les moyens qu'elle a pour répondre de manière ferme. Parce que tous les jours, nous constatons que de nouveaux délits d'apologie du terrorisme sont constitués".
La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, était également présente. Accueillie par quelques sifflets, elle a ensuite assuré de la fermeté de la justice et que le nécessaire sera fait dans les écoles, les collèges et les lycées pour lutter contre l'antisémitisme.