La fermeture des bars n'empêche pas les rassemblements festifs à Rennes (photo d'illustration). 1:26
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Charles Guyard, édité par Pauline Rouquette
À Rennes, après la multiplication de fêtes et soirées d'intégration dont une a transformé la fac de médecine en foyer de contaminations, les bars ont désormais obligation de fermer à 23h. Une mesure qui pourrait être contre-productive, les étudiants se retrouvant désormais les uns chez les autres, à plusieurs dans des espaces exigus, sans contrôle aucun.
REPORTAGE

Nice, Toulouse, mais aussi Rennes. Un peu partout, des mesures de restriction sont prises localement pour contrôler la propagation du Covid-19. À Rennes, ville étudiante, les bars ferment désormais à 23h, et ce, depuis mercredi. Une mesure qui pourrait bien être inutile, les étudiants prolongeant leurs soirées chez les uns ou chez les autres.

Entassés dans des appartements

"Il est 23 heures, on n'a plus le droit !", prévient le vigile du bar pour faire sortir tout le monde. Aussitôt dit, aussitôt fait, en quelques minutes, la très animée rue Saint-Michel, surnommée "Rue de la Soif" est noire de monde. Sortis du bar, Simon et ses amis finissent leur verre, mais celui-ci ne sera pas le dernier. Car au moment où les portes des bars ferment, celles des appartements privées, elles, s'ouvrent pour poursuivre la fête jusqu'à bien plus tard. "On va dans les apparts des autres", explique Simon. Même programme pour Nérée et Marinette : "Nous on a un after, on se cale à une quinzaine dans un appart' de 15m²".

Pour les deux jeunes filles, la fermeture des bars va à l'encontre de toute logique. "Dans les bars, on respectera les mesures, on a du gel hydroalcoolique, le vigile surveille. Là on va être enfermés dans un appart"." En fait ca retire le problème d'un endroit vers un autre, ça le déplace".

"On trouvera toujours un moyen de se retrouver"

Ce qui se déplace aussi, ce sont les soirées d'intégration, comme celle organisée mi-septembre et durant laquelle une quarantaine d'étudiants en médecine ont été contaminés. Un événement qui est loin de les avoir vacciné puisque visiblement ces soirées se poursuivent. "Soit en médecine, soit en pharmacie, ils font quand même des soirées d'intégration, mais dans des appartements", explique une étudiante. "Il y en avait une la semaine dernière, et mardi aussi".

Selon cette étudiante, la solution à tout cela est toute trouvée. "Il faudrait confiner tout le monde pour vraiment qu'il y ait aucun contact", estime-t-elle. "Qu'on ferme les bars à 23h, 1h ou 3h heures, on trouvera toujours un moyen de se retrouver". La preuve : minuit à Rennes. Les bars sont fermés depuis une heure et des groupes continuent de se former dans les rues ou les parcs.