Parmi les mesures instaurées par le reconfinement local de 16 départements figure la fermeture de tous les magasins jugés non-essentiels. A Rouen, en Seine-Maritime, les commerçants semblaient résignés à la veille de l'entrée en vigueur. Ils doivent prendre leur mal en patience. "Il faut faire les choses une fois et les faire bien", lâche l'un d'entre eux, estimant que cette mesure vaut mieux qu'un confinement uniquement le week-end. "Ça n'a aucun intérêt d'être confiné deux ou trois jours de la semaine puisque le virus travaille tout le temps."
Dans la boutique de vêtements de Christian, les murs sont presque cachés par des portants pleins à craquer. D'un geste, il désigne les habits qui débordent de partout, restes des collections d'hiver et d'été. "Tout ça, ce serait parti bien sûr", soupire-t-il, évoquant les trois fermetures successives en un an.
Les commerces "essentiels" et les autres
Dans cette rue marchande, certains commencent à s'organiser pour du "click and collect". "Vente en ligne, ça veut dire qu'il faut qu'on passe du temps à faire des photos", explique Sergine, appareil photo en main, juste avant de fermer. "Dès qu'on commence à re-avoir des clients, alors on ferme et puis on va les re-perdre", déplore-t-elle, ajoutant que sa boutique a ouvert en septembre. "Humainement, c'est très difficile comme période."
L'atmosphère est plus joyeuse chez son voisin. Le salon de coiffure de Régis a été jugé "essentiel" et pourra donc rester ouvert durant le confinement. Pour une fois, il n'a pas assisté à une ruée vers son salon : "On m'appelait pour me dire : 'réserve moi une petite place, etc'. Mais là tout le monde s'est détendu", dit-il dans un sourire. "Le champ des possibles s'ouvre. C'est merveilleux. Je vais pouvoir travailler et essayer de rendre joli tout le monde."
Les brocanteurs de Rouen, une vraie institution pour le marché, attendent quant à eux avec une certaine impatience de savoir s'ils pourront aussi continuer à vendre en extérieur.