Une situation "préoccupante". C'est ainsi que la direction du groupement hospitalier de territoire (GHT) Caux-Maritime décrit, dans un communiqué, ce qui se passe à l'hôpital de Dieppe. Pas moins de 345 cas de Covid-19, dont plus de 148 membres du personnel, y ont été recensés. Ces dix derniers jours, des clusters ont été identifiés dans plusieurs services, dont la gériatrie.
L'hypothèse du variant anglais écartée pour l'instant
La question qui se pose désormais est celle de la présence, ou non, d'un variant du virus au sein de l'établissement hospitalier. "Ils disent que c'est un virus qui circule plus vite que le précédent", indique à Europe 1 le député communiste de Seine-Maritime Sébastien Jumel, également président de la Conférence territoriale de santé de Dieppe et qui a pu communiquer avec certains médecins de l'hôpital.
Pour l'instant, l'hypothèse est écartée à ce jour. Sur huit prélèvements envoyés pour séquençage, la moitié des résultats est revenue négative. Les autres sont en attentes de réponse.
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30% des opérations non-urgentes déprogrammées
En attendant, l'Agence régionale de santé a d'ores et déjà déclenché la réserve sanitaire. Deux cliniques privées, qui ont l'habitude de travailler avec le centre hospitalier, sont mobilisées en renfort. Malgré cela, l'hôpital à déjà déprogrammé près de 30% des opérations chirurgicales non urgentes.
La situation est surveillée de près, d'autant qu'elle n'est pas isolée : une flambée du nombre de cas a également été identifiée cette semaine à l'hôpital de Compiègne, où l'on comptait jeudi soir près de 250 personnes testées positives. Autre cas
Pourquoi de tels clusters ?
"Les malades qui passent par les urgences sont extrêmement dépistés. Par contre il n'en est pas de même pour la médecine où il y a beaucoup d'actes et de consultations pendant lesquelles on ne connait pas le statut du malade", explique Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris, au micro d'Europe 1.
"On applique moins bien les gestes barrières et les précautions quand on n'a pas le statut covid de la personne", ajoute l'infectiologue, qui pointe aussi d'autres facteurs de risque : la baisse de vigilance dans les salles de repos ou encore le mode de vie de certains soignants. En effet, les infirmiers et aides-soignants habitant souvent loin de leur hôpital et la durée du trajet augmente ainsi le risque de contamination.