Pour la neuvième semaine consécutive, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de France pour protester contre la mise en place du pass sanitaire, mais aussi contre l'obligation vaccinale pour les personnels soignants, qui doit entrer en vigueur le 15 septembre. Dans les cortèges, beaucoup de soignants, donc, qui seront contraints à partir de mercredi prochain d'être vaccinés sous peine d'être suspendus. Mais malgré la menace de la suspension, certains refusent de plier et assurent préférer quitter l'hôpital.
L'un après l'autre, des centaines de soignants ont jeté leur blouse blanche sur le trottoir juste devant le ministère de la Santé. Un geste fort, avant d'être suspendu. Aide soignante, Céline a peur de ne bientôt plus pouvoir payer ses factures. "J'ai la chance d'avoir encore mon mari qui travaille. On a deux enfants et des charges à payer comme tout le monde, et on ne sait pas comment on va faire", a-t-elle confié à Europe 1, assurant avoir "commencé à chercher du travail ailleurs". "La Santé ne veut pas de moi, c'est pas grave, je trouverai ailleurs", a-t-elle poursuivi. Et d'insister sur son mal-être. "Quand je rentre chez moi le soir, je ne suis pas bien."
300.000 soignants ne sont pas encore vaccinés
Dans le cortège, Muriel, infirmière, va elle aussi quitter l'hôpital. Mais elle est inquiète du sort de ses patients. "Certains s'arrêtent et laissent leurs patients sans soin, ce qui est dramatique, parce qu'il y a un énorme besoin de soins partout en France", regrette-t-elle. "Soit on est obligé de laisser nos patients complètement seuls, sans aucun recours et sans savoir quand on pourra les resoigner à nouveau, soit on choisit d'exercer quand même, mais dans l'illégalité, donc en risquant de prendre des sanctions sévères."
Au total, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 121.000 manifestants, dont 19.000 à Paris, se sont mobilisés. Au moins 96 personnes ont été interpellées après des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans la capitale. En France, 300.000 soignants ne sont pas encore vaccinés, sois 12 % de la profession.