À La Réunion, les hôpitaux sont débordés par la montée en puissance du variant sud-africain du coronavirus. En raison de la saturation des hôpitaux, où les services de réanimation sont occupés à plus de 90%, une première évacuation sanitaire de quatre patients vers la métropole doit avoir lieu cette semaine. Pour assurer ces transferts, des avions de fret vont être transformés.
Avec onze heures de vol entre Saint-Denis et Paris, le voyage est très risqué pour les malades. Ces évacuations ne devront donc s'organiser qu'en cas d'extrême nécessité, prévient Martine Ladoucette, la directrice de l'Agence régionale de santé à La Réunion. "Une telle évacuation ne va pas de soi, ni sur un plan technique, ni sur un plan médical pour les personnes transférées. Elle doit être conçue comme un ultime recours qu'il nous convient de pouvoir éviter le plus possible", indique-t-elle.
"Embarquer plus de 30.000 litres d'oxygène à bord"
La logistique est en effet extrêmement lourde, avec quatre malades par vol et une quinzaine de soignants. Transformer un Boeing 747 en ambulance volante ne sera pas simple, explique Sabrina Waddle, la secrétaire générale du CHU. "Nous aurons besoin d'embarquer plus de 30.000 litres d'oxygène à bord. Il faut donc s'assurer d'avoir l'alimentation électrique pour tout ce matériel", décrit-elle. "Une zone à l'arrière de l'avion accueillera les quatre patients avec l'équipe médicale. Il y a aussi une zone dans lesquelles les équipes médicales pourront s'habiller et se déshabiller pour accéder à la zone avec les malades."
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Cette opération inédite nécessitera aussi d'importants moyens financiers. Un coût de 10.000 euros par voyage et par malade a été évoqué.