C'est le début des vacances scolaires, mais pas question de bouger au-delà de 10 kilomètres autour de chez soi. Alors que la France est confinée depuis une semaine, il n'y a désormais plus aucune tolérance et les policiers et gendarmes vont sévir, a rappelé le ministère de l'Intérieur. À la gare de Lyon, à Paris, ou encore sur l'autoroute A6, Europe 1 a suivi les opérations de contrôle.
"On se plie aux règles et on exécute"
À Paris, gare de Lyon, plusieurs équipes de policiers procèdent aux contrôles. Devant l'entrée des voies, des parents emmènent leurs enfants chez les grands parents. D'autres se déplacent pour aller auprès d'une personne malade. Mais la principale raison, c'est le travail. "J'ai ma petite attestation de travail. On n'a pas le choix, on se plie aux règles et on exécute", réagit Elias, autorisé à prendre son train pour motif professionnel. "On reste poli avec eux, ils sont polis et respectueux. C'est bien, mais ça fait un moment. On s'y habitue."
Parfois, le contrôle dure un peu plus longtemps, comme pour Alexandre. "C'est un déplacement pro, je passe mon temps en déplacement pro. Donc, à chaque fois, j'ai une attestation ponctuelle. Et là, j'ai complètement oublié et j'ai sorti mon attestation de la semaine dernière, et c'est passé", raconte-t-il, soulagé. Preuve que le but n'est pas non plus de verbaliser à tout prix. Pour autant, certains n'y échappent pas, comme l'explique le commissaire Christophe Guénard. "Nous avons quelques personnes qui n'ont toujours pas adhéré à ce principe et se font verbaliser lorsqu'ils n'ont pas d'attestation", déplore-t-il. "Le dernier jeune homme ? Il traverse encore une fois la France sans attestation, et il n'a pas l'air d'avoir bien compris."
"Tout retombe sur le dos des citoyens"
Sur l'autoroute A6, traditionnelle route des vacances vers la Méditerranée ou les Alpes, les forces de l'ordre ont reçu les mêmes consignes : être présents et visibles. Au péage de Villefranche-sur-Saône, une dizaine de gendarmes contrôlent les automobilistes. Comme ces Parisiens, manifestement à plus de 10 kilomètres de chez eux, et sans attestation. Résultat : ils doivent payer 135 euros d'amende.
"Nous allons dans les Cévennes faire garder les enfants par la grand-mère, on a oublié de faire trois clics sur l'attestation et on va être visiblement verbalisé", réagit Tristan, le père de famille, passablement agacé. "On n'a mis en danger personne. C'est la belle administration à la française : les gouvernements n'ont pas fait leur boulot, ils n'ont pas commandé de vaccins, ils n'ont pas maîtrisé la pandémie et tout retombe sur le dos des citoyens", poursuit-il. "Visiblement, ils ne savent rien faire d'autre qu'emmerder le monde."
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Le sous-préfet de Villefranche, Jean-Jacques Boyer, lui, assume cette sévérité appliquée "avec discernement", dit-il. "Les personnes qui en profitent pour partir font courir un risque à nos concitoyens. Les mesures renforcées, elles, ont pour objectif d'éviter au maximum les contamination. Donc, il n'y a pas de départs en vacances."
De manière générale, les transgressions restent tout de même une exception. En témoigne le faible nombre de voitures qui passent au péage de Villefranche-sur-Saône, d'habitude engorgé les jours de départs de vacances. Pour ce qui est de la gare de Lyon, à Paris, sur les 236 voyageurs contrôlés, 16 ont été verbalisés. Ce qui veut bien dire que la majorité des Français ont choisi de ne pas se déplacer ce week-end.