"Je vous exhorte à vous faire vacciner, avec tous les vaccins en particulier avec AstraZeneca", martelait Jean Castex samedi dernier. Alors que l'Hexagone vient de passer la barre des 20 millions de primo-vaccinés contre le Covid-19, le gouvernement pousse les Français à s'inscrire aux créneaux disponibles pour atteindre les 30 millions à la mi-juin. Mais après avoir brièvement suspendu l'utilisation de l'AstraZeneca à la suite de cas de thromboses, les autorités peinent à convaincre les plus de 55 ans d'y avoir recours. Aujourd'hui, seule la moitié des doses disponibles sont injectées et quelque trois millions attendent dans les réfrigérateurs. D'autres doses seront pourtant livrées dans les prochaines semaines.
"En centre de vaccination, les patients qui ont pris rendez-vous pour une dose de Pfizer veulent être sûrs qu’on ne leur administre pas l’AstraZeneca un peu en douce. Je pense qu’en cabinet, ça va être très compliqué de les convaincre d’aller se faire vacciner avec ce vaccin", prévient Jimmy Mohamed, médecin généraliste d'Europe 1.
"Il faut que toutes les doses soient utilisées"
Pourtant, ces vaccins continuent d'être livrés en France. Trois millions de doses sont attendues d’ici à la fin mai, et encore quatre millions en juin. Pour Marie-Paule Kieny, présidente du comité vaccin, il faut éviter à tout prix de les gâcher. Les cas de thrombose ne concernent qu'une personne sur 100.000, répète-elle. "La pandémie est encore à un haut niveau d’activité en France, avec des transmissions qui restent élevées. Le vaccin AstraZeneca reste nécessaire pour atteindre les objectifs. Il faut que toutes ces doses soient utilisées et pas jetées."
Si les millions de doses attendues ne trouve pas preneurs, reste la possibilité d'envoyer des vaccins à l'étranger notamment grâce au dispositif Covax. Mais Marie-Paule Kieny insiste : hors de question de n'envoyer aux pays pauvres que les doses dont les Français ne veulent pas.