Se dirige-t-on vers une levée partielle des restrictions liées au Covid-19 ? La réflexion est en tout cas ouverte, fait savoir l'exécutif depuis quelques jours. Alors que la situation épidémique s'améliore, "il y a une réflexion sur la manière dont on peut adapter les règles, soit le pass sanitaire, peut-être d'autres, à la situation locale et à l'évolution de la situation locale", a ainsi indiqué dimanche le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Un Conseil de défense doit d'ailleurs se pencher mercredi sur une possible adaptation des règles. Le gouvernement scrute tout particulièrement le taux d’incidence dans les territoires.
Des situations différentes selon les territoires
Alors que le seuil d'alerte est fixé à 50, aujourd’hui, une trentaine de départements se trouvent bien en dessous de la moyenne. C’est le cas par exemple en Vendée, dans la Somme, en Corrèze, ou encore dans la Nièvre. Dans ce dernier département, Fabien Bazin, président du conseil départemental, estime donc qu’il est temps d’alléger les mesures sanitaires. "C'est dès le lendemain ou le soir du Conseil de défense qu'il faut prendre les mesures de suspension du pass sanitaire", réclame-t-il au micro d'Europe 1, demandant au gouvernement "de regarder la réalité sanitaire du terrain".
"La situation dans des villes comme Paris-Lyon-Marseille et celle de la Nièvre est évidemment différente en terme de fréquentation", insiste-t-il. "Dans des restaurants, on voit bien que ça n'a pas de sens quand vous avez trois personnes attablées à une terrasse et à qui on va demander le pass sanitaire alors qu'il y a cinq mètres entre le couple et la personne qui est en train de siroter son café. C'est de la science-fiction".
"Trop tôt", selon certains spécialistes
Aussi, poursuit l'élu, "on peut tout à fait penser que dans un territoire comme celui de la Nièvre, une levée partielle ou totale des mesures, et je pense particulièrement au pass sanitaire, serait de bon aloi dans la mesure où on est à niveau de circulation du virus qui le permet".
Mais attention à ne pas aller trop vite, prévient Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm. "Je pense que c’est trop tôt", indique cette spécialiste. "Il faut regarder la circulation du virus et donc des taux d’incidences depuis au moins 4 à 6 semaines pour se dire 'ça a l’air calme, on peut y aller'. Et puis j’ai toujours une interrogation sur des mesures locales... On ne peut pas exclure que les gens se déplacent, et c’est donc difficile d’appréhender les conséquences que ca pourrait avoir sur les transmissions."