Les entreprises vont devoir s'adapter. Vendredi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une série de nouvelles restrictions pour tenter d'éviter une forte recrudescence de l'épidémie de coronavirus, ainsi que le renforcement du recours au télétravail, "dans toutes les entreprises où c'est possible". Une concertation sur le sujet doit d'ailleurs se tenir lundi avec les partenaires sociaux. Invité d'Europe 1, Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH (ANDRH), estime en tout cas que le 100% télétravail peut avoir un impact négatif, aussi bien sur les entreprises que les salariés.
Dans les faits, le télétravail "impacte assez peu la production individuelle, mais beaucoup collective, car les gens travaillent moins bien ensemble", indique Benoît Serre, qui fait part de ses réserves sur le 100% télétravail, "dévastateur pour les gens et pour les entreprises".
"Des phénomènes d'isolement social"
"Lors du télétravail du premier confinement, tout le monde trouvait ça formidable, mais lors du deuxième, on a vu que ça créait des phénomènes d'isolement social, avec des gens qui nous appelaient pour nous dire qu'ils voulaient revenir, et il a fallu quelques mois pour que le gouvernement le comprenne et autorise le retour un jour par semaine", poursuit l'invité d'Europe 1.
Mais, précise-t-il, cet assouplissement décidé par le gouvernement au début du mois de janvier "n'a pas tellement changé" les choses, car "les entreprises le faisaient déjà". Au final, conclut-il, le télétravail total, "ça n'existe quasiment pas, sauf dans certains métiers qui s'y prêtent"
"Attention aux normes monolithiques"
Le vice-président de l'ANDRH demande au gouvernement de tenir compte "de la réalité des entreprises". Et d'insister : "Attention aux normes monolithiques qui ne s'adaptent pas à la réalité".
"Le 100% télétravail, c'est dangereux psychologiquement, c'est dangereux pour les entreprises, pour les salariés", martèle-t-il encore. "Nous, on dit qu'un jour, c'est le minimum, deux jours c'est l'idéal", conclut-il.