Ce sont des voisins quelques peu encombrants. À Marseille, les riverains s'élèvent contre les paquebots de croisières, restés à quais à cause de l'épidémie de coronavirus. Il n'y a pas de touristes à bord mais les groupes électrogènes sont bel et bien en marche. Résultat : ces géants des mers enfument tout le quartier de l'Estaque.
Le pire pour Patrick Borgue, c'est "les odeurs". "Les navires fument et tournent en permanence 24 heures sur 24 avec leurs groupes électrogènes, il y en a eu jusqu'à 17. Là il y en a un vraiment très gros que l'on voit fumer noir, d'ailleurs", explique cet habitant du quartier de l'Estaque à Marseille.
La présence de particules fines calculée par les habitants
Au sein de l'association Cap au Nord, plusieurs ont installé des capteurs de particules fines dans leur jardin. Ils souhaitent démontrer la pollution de ces paquebots amarrés. L'un d'entre eux, Guillaume Felisa, étudie les relevés sur son ordinateur.
"Pendant ces quinze derniers jours, nous avons été exposés en moyenne à 30 micron grammes, soit trois fois plus des recommandations de l'OMS !", avance-t-il. La solution pour lui est même toute trouvée : raccorder tous les bateaux à l'électricité à quai.
"Une demande de puissance électrique vraiment très forte"
Une opération prévue. Mais il faudra s'armer de patience. "Ces paquebots sont assez importants et ils ont une demande de puissance électrique vraiment très forte", détaille Dominique Robin, président de l'Observatoire de la qualité de l'air Atmo Sud.
L'instance développe le programme "escale zéro fumée", portée par la région, dans lequel les paquebots seraient systématiquement raccordés à l'électricité du port. "Les actions sont en route", assure-t-il. Mais cette généralisation des branchements électriques n'est pas attendue avant l'horizon... 2025.