Une nouveauté dont ils auraient bien aimé se passer. Les enfants de 6 ans et plus devront porter le masque dans les transports, dans certains lieux publics et à l'école à partir de lundi. Le gouvernement a annoncé cette mesure pour freiner les contaminations au Covid-19, renforcées par le variant Omicron. Si le pédiatre Robert Cohen a souligné les difficultés que ce port du masque causerait, surtout à l'extérieur dans les villes concernées, certains parents ont partagé leurs inquiétudes au micro d'Europe 1.
Un "effort collectif", mais une mesure "anxiogène"
Parmi les parents rencontrés dimanche, seul Cyril, perché sur un tandem avec son fils, salue le retour de cette obligation. "C'est bien qu'il remette le masque. C'est normal qu'il participe à l'effort collectif. C'est un acte social qu'il faut faire", convient-il. Mais pour d'autres, c'est la déception. "Je ne suis pas pour", admet Isabelle, en pleine balade familiale avec sa fille. "On s'accordera avec les mesures nationales, mais c'est très anxiogène pour les enfants, et je pense que cela ne bloque pas énormément la maladie parce qu'entre eux, ils se postillonnent dans la figure", estime-t-elle sur Europe 1.
Les enfants devront porter le masque en extérieur dans une cinquantaine de départements de France, où la mesure est déjà appliquée pour les adultes, comme à Paris. Par exemple, pour Patrick qui suit son garçon en trottinette, cette mesure est incompréhensible. "Les enfants ont besoin de courir, de respirer. C'est une mesure qui ne sert à rien. Des personnes du corps médical ont dit que c'était contre-productif", rappelle le papa.
Le taux d'incidence chez les 6-10 ans deux fois plus élevé
L'objectif du rabaissement de l'âge du port obligatoire du masque est de freiner le virus, pour lequel le taux d'incidence chez les 6-10 ans était deux fois plus élevé que celui des adultes à la mi-décembre. Mais à l'aube de la rentrée des classes, cette mesure est insuffisante pour rassurer les professeurs. Comme le syndicat Snes dimanche matin, Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du syndicat national unitaire de l'enseignement professionnel (Snuep-FSU), pointe "l'inquiétude et la colère" de la profession au micro d'Europe 1.
"La seule mesure nouvelle que nous avons entendue, c'est l'interdiction de boire un café autour de la machine à café (...). Parallèlement, rien n'est anticipé pour sécuriser les lycées professionnels", affirme-t-elle, regrettant l'absence de masques FFP2 pour les professeurs et la non-aération de nombreuses classes. Le Snuep-FSU préconise un renforcement du protocole "au niveau 3 ou 4" pour faire face à la propagation du Covid-19, qui fait peser le risque d'un absentéisme accru des enseignants et des élèves.