Selon les résultats préliminaires d'une enquête menée pendant deux jours la semaine dernière, le variant anglais du coronavirus, plus contagieux, représente 1% des tests positifs en France. C'est ce qu'a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran, mardi au Sénat. Mercredi, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a pour sa part indiqué qu’il y aurait environ mille cas sur le sol français. Mais en réalité, le décompte est de plus en plus difficile à tenir pour les autorités, alors que des nouveaux cas et des clusters émergent un peu partout.
Des cas dans presque toutes les régions
Sur 826 tests PCR positifs réalisés jeudi et vendredi dernier par un groupe de laboratoires d’Île-de-France, 74 cas suspects du variant anglais ont par exemple été retrouvés. Et chaque coup de fil passé par Europe 1 à un laboratoire nous fait découvrir des nouveaux cas, dans presque toutes les régions.
Autre élément qui prouve bien que le recensement des malades est de plus en plus compliqué : il existe plusieurs clusters sur lesquels le ministère de la Santé n’a pas encore communiqué. Deux nouveaux foyers de contaminations ont ainsi été identifiés dans le Sud, à Fréjus et à Biot, avec six cas confirmés au variant anglais mercredi matin. Or, les tests PCR suspects avaient été envoyés pour séquençage - la méthode qui permet de valider que l'on est bien en présence de la souche anglaise - le 27 décembre dernier.
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Un séquençage trop long
Pour ce cluster, le résultat est donc tombé 17 jours plus tard. Ce qui veut dire que pendant plus de deux semaines, ces personnes revenant d’Angleterre se savaient positives au coronavirus, tout en ignorant qu’elles avaient contracté le variant anglais. Et comme ce virus est plus contagieux, ces six malades ont donc potentiellement davantage contaminé leur entourage.
Ce retard n'est pas un cas isolé : les laboratoires qui séquencent le virus sont sous l’eau. Les centres nationaux de référence ainsi que les plateformes locales, les seuls pour le moment habilités à réaliser l'opération permettant d'identifier le variant, sont totalement débordés. Selon nos informations, des laboratoires privés pourraient séquencer eux-mêmes les tests PCR dans les prochains jours pour traquer plus vite les cas de variant anglais et contenir ainsi plus efficacement les chaines de contamination.