Seuls 40% des plus de 70 ans ont reçu un nouveau rappel de vaccin contre le Covid-19, un taux "très insuffisant", a estimé mardi l'immunologue Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) sur RMC. "Nous sommes en train de passer le pic" de la nouvelle vague épidémique, néanmoins en France il y a encore "entre 135 à 150 morts par jour du Covid", une maladie "toujours grave, particulièrement grave chez les personnes qui n'ont pas été vaccinées (ou) qui n'ont pas eu leur rappel", a martelé le Dr Autran.
Baisse des contaminations et des hospitalisations dues au Covid
Selon les derniers chiffres des autorités sanitaires, la vague actuelle de Covid-19 en France est en train de ralentir en matière de contaminations comme désormais d'hospitalisations. Rappelant que la vaccination permet de diminuer la gravité de la maladie, Brigitte Autran a indiqué qu'on "arrive maintenant à 4,5 millions de vaccinations depuis le 3 octobre", date de début de la dernière campagne de rappel.
"Avec cette nouvelle campagne de vaccination, on estime qu'environ 40% des plus de 70 ans a eu un rappel, c'est très insuffisant, on aimerait que ce soit presque 100%. Je rappelle que c'est recommandé à partir de 60 ans et ouvert à tout le monde", a-t-elle dit. "On a progressé, mais ce qui est vraiment problématique c'est dans les Ehpad où le taux de vaccination est insuffisant", a-t-elle ajouté.
La grippe "monte de façon très importante"
Elle a aussi exhorté les Français à se faire vacciner contre la grippe, qui est "en train de monter de façon très importante". Actuellement, "seuls 22% de personnels" sont vaccinés, "c'est vraiment très dommage", a-t-elle regretté.
Brigitte Autran a par ailleurs exprimé des craintes sur les conséquences du rebond de l'épidémie de Covid en Chine en termes d'approvisionnements en médicaments. "Cette vague (de Covid en Chine) n'était pas prévue et risque de déséquilibrer de façon importante les stocks de médicaments et d'antibiotiques", a-t-elle souligné.
Interrogée sur l'hypothèse d'une fin de la pandémie en 2023, l'immunologue s'est montrée très réservée. "On l'espère tous, mais on sait que la Covid de toute façon va rester, elle reviendra périodiquement. On espère tous qu'elle sera de moins en moins sévère grâce à la vaccination. Mais pour l'instant on n'a pas encore de pronostic très fiable", a-t-elle déclaré.