Un tiers des communes envisage d'augmenter cette année la taxe foncière, en moyenne de 2% ou 3%, pour faire face aux pertes de recettes provoquées par la crise sanitaire liée au Covid-19 et maintenir les investissements, indique une enquête de l'Association des maires de France (AMF) rendue publique lundi.
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Pertes de recettes lors du premier confinement
"Nous avons un tiers des collectivités qui envisage d'augmenter les taux de la taxe foncière en 2021", a affirmé le secrétaire général de l'AMF, Philippe Laurent, lors de la présentation à la presse des résultats d'une enquête menée avec la Banque des territoires. "Nous estimons que l'augmentation du taux de la taxe foncière sera en moyenne sur l'ensemble des communes de 2 à 3%", a-t-il ajouté, rappelant que cet impôt est le dernier levier fiscal dont disposent les municipalités.
Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, a estimé que cette hausse de la fiscalité était la conséquence des pertes de recettes subies par les communes lors du premier confinement qui "n'ont pas été complètement compensées par l'État".
Selon lui, la suppression progressive de la taxe d'habitation depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron "n'est pas non plus compensée entièrement".
"Création de valeur et de richesse"
Malgré ces pertes de recettes, "la majorité des collectivités interrogées font part de leur volonté de poursuivre leur soutien à la reprise et de maintenir leurs prévisions d’investissement", souligne l'étude de l'AMF, qui demande le soutien de l'État.
"Le gouvernement n'a pas compris que nos collectivités étaient des agents économiques locaux qui contribuent à la création de valeur et de richesse", a regretté Antoine Homé, maire (PS) de Wittenheim, dans le Haut-Rhin, qui co-préside, avec Philippe Laurent, la commission finances et fiscalité locales de l’AMF.
Les relations entre les maires et l'État ont donné lieu à de nombreuses frictions depuis l'annonce de la suppression progressive de la taxe d'habitation et celle plus récente de la baisse des impôts de production qu'ils percevaient, malgré l'engagement de l'État à compenser les pertes de revenus.