Le pass sanitaire, outil de lutte contre le Covid dont l'élargissement entre en vigueur ce lundi pour les personnes âgées de 18 ans et plus, sera exigible dans un très grand nombre de lieux publics, "jusqu'au 15 novembre 2021 inclus" selon la loi. Il y aura "une semaine de rodage", pour laisser le temps aux professionnels chargés des contrôles à l'entrée de leurs établissements de "s'approprier" ce nouvel outil, a confirmé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Pour les 12-17 ans, il sera obligatoire à compter du 30 septembre. Les plus jeunes en sont totalement exemptés.
"A défaut de présentation" du pass, "l'accès à l'établissement, au lieu, au service ou à l'évènement est refusé, sauf pour les personnes justifiant d'une contre-indication médicale à la vaccination", stipule un décret paru dimanche au Journal officiel.
Les lieux de loisirs
Le pass sanitaire prend la forme d'un QR code témoignant d'un schéma vaccinal complet, de la négativité d'un test Covid-19 de moins de 72 heures ou du rétablissement de la maladie. Il était déjà exigible depuis le 21 juillet à l'entrée des lieux de culture et de loisirs (musées, cinémas, parcs à thème, festivals, foires, stades, salles de gym...) accueillant plus de 50 personnes. Cette jauge disparaît et le dispositif sera donc appliqué dans tous ces lieux quel que soit le niveau de fréquentation.
A compter de lundi aussi, le pass est étendu aux cafés, bars et restaurants, en salle comme en terrasse. La vente de plats à emporter est, elle, exemptée.
Les commerces
Le pass sanitaire n'est pas demandé dans la plupart des magasins. Mais il pourra être exigé, sur décision des préfectures de département, dans les grands centres commerciaux de plus de 20.000 mètres carrés "lorsque leurs caractéristiques et la gravité des risques de contamination le justifient", dit le décret.
Les transports
Bus municipaux, tramways, métros, TER et RER sont exemptés du pass sanitaire. Seuls les longs trajets sont concernés : en avion, en trains internationaux, en TGV, en trains Intercités et en autocars longue distance. Des contrôles aléatoires auront lieu sur les quais ou dans les trains, avec des "sanctions" si les voyageurs ne respectent pas la loi, a assuré Gabriel Attal. Il a confirmé qu'une personne qui aurait réservé un billet mais ne pourrait pas embarquer car elle aurait entretemps contracté le Covid-19 sera remboursée.
Au travail
Le pass est exigé dans les séminaires et les salons professionnels dès lundi. Il est aussi obligatoire pour les salariés et les agents publics des lieux l'imposant à leurs clients, mais seulement à compter du 30 août, pour leur laisser le temps de se faire vacciner. Ceux qui ne s'y soumettront pas risquent une procédure de suspension de leur contrat de travail sans rémunération.
Dans les établissements de santé, les soignants et les professionnels au contact de personnes fragiles ont jusqu'au 15 octobre pour présenter un schéma vaccinal complet. Enfin, la restauration collective en entreprise, et la restauration professionnelle routière et ferroviaire, sont exemptées du pass.
Hôpitaux et Ehpad
Pour faire des établissements de santé des "sanctuaires" face à l'épidémie comme le veut le gouvernement, les visiteurs ou les patients non urgents et venant pour des "soins programmés" devront aussi montrer patte blanche à l'entrée des hôpitaux et des maisons de retraite - tant que cette obligation ne fait pas "obstacle à l'accès aux soins", a bien souligné le Conseil constitutionnel.
"Dans les hôpitaux, le pass sanitaire sera exigé mais en aucun cas il ne devra être un frein pour accéder à des soins utiles et urgents. Les modalités seront déclinées en dernier lieu par les responsables de l'établissement", assure le ministre de la Santé Olivier Véran.
Quelles sanctions ?
Pour les professionnels, s'ils ne contrôlent pas les pass sanitaires et que ce manquement est constaté "à plus de trois reprises au cours d'une période de 45 jours", la loi prévoit jusqu'à 9.000 euros d'amende et un an d'emprisonnement.