En Île-de-France, le seuil des 1.100 patients en réanimation est atteint, ce qui correspond au pic enregistré dans ces services lors de la deuxième vague de Covid-19 en fin d'année dernière. "On ne voit pas de solution sans un coup de frein très net et malheureusement le coup de frein très net ne peut être donné que par un confinement extrêmement dur", alerte Jean-François Timsit, chef du service de réanimation médicale et infectieuse à l'hôpital parisien Bichat, samedi sur Europe 1. "Compte tenu de l’augmentation de l’incidence actuelle, on va être mis à contribution et en grande difficulté dans les 10 jours prochains", ajoute-t-il, "parce que les contaminations d’aujourd’hui font les malades qui arriveront en réanimation dans 10 à 15 jours."
"On est vraiment à la limite du système"
Jean-François Timsit reconnaît certes que "la décision de confinement est extrêmement complexe à prendre" à cause de "toutes les conséquences que ça peut avoir". Mais pour lui, "malheureusement, là, on est au pied du mur". "On est vraiment à la limite du système. On a déjà déprogrammé et on a déjà des blocs opératoires fermés avec des infirmières anesthésistes qui gèrent un certain nombre de patients de soins critiques en dehors des lits de réanimation ouverts", se désole le soignant. Chaque jour, dans son service, pas moins de cinq à six malades nécessitent ainsi des soins critiques. "La situation ne fait que s’aggraver : ce n’est pas une montée progressive comme il y a une semaine ou deux, mais bien une augmentation de l’accélération" du nombre d’admissions, raconte-t-il à propos de son hôpital.
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Alors que trois patients franciliens ont été transférés ce samedi vers Angers, Nantes et Le Mans, Jean-François Timsit ne pense pas que cette stratégie des transferts entre régions soit suffisante. "Il y a vraiment un cri d’alarme", lâche-t-il.